Instantané d’histoire – Victor Bermon, un officier sur le Yang-Tsé-Kiang (2017) 7/10

Temps de lecture : 2 minutes

A voir en replay sur Arte videos (en tout cas je l’espère)

Le principe est toujours le même.

Un amateur a fait des photos personnelles, mais dans un contexte historique important. Les clichés sont commentés par l’auteur. Les photos montrent ses centres d’intérêt et ses rencontres. Il lui arrive de donner son avis sur la situation en général. Ses commentaires proviennent de ses lettres. Et le tout donne un panorama plus humain que ce qu’on voit d’habitude, dans les documentaires stricto sensu.

On y rajoute des petites séquences filmées d’époque, plus professionnelles cette fois, et qui collent avec les lieux, le sujet et l’époque. On y superpose une réflexion historique plus large.

Ici nous sommes en 1905. Un militaire de carrière a perdu son épouse en couche.

Comme plus grand-chose ne le retient en France, il a accepté une mutation en Chine. Il aura pour mission d’explorer les confins du Yang-Tsé-Kiang. La France possède l’Indochine mais reste un petit joueur dans la colonisation de la Chine. C’est surtout l’affaire des Anglais.

Le bateau qu’on lui donne n’est pas terrible. Il ne risque pas d’impressionner les Européens rivaux dans cette exploration low cost.

Il arrivera quand même où on lui a demander d’aller. Mais il ne sera pas emballé par cette Chine miséreuse et inquiétante.

Il a clairement senti l’hostilité des autochtones. Il a même pu constater un massacre de missionnaires blancs, dans sa zone. Il a photographié ces dépouilles comme il a photographié les faux coupables décapités, qu’on leur a livré, pour faire croire à un semblant de justice.

Il ne se fait aucune illusion sur l’avenir de la présence française dans ce pays. Ils ne veulent pas de nous, ni d’autres étrangers d’ailleurs, et nous n’avons pas les moyens de nous imposer. C’est mal barré.

Il visite autour de lui, comme un bon touriste en mal d’exotisme, et se laisse entraîner dans le parcours classique. Essai d’opium dans une fumerie, avec la vraie pipe, la résine, le grésillement et l’odeur si particulière (j’ai fait la même chose, une fois jadis, dans un de ces derniers opium den. Il y a prescription)

Il va aussi au bordel. Sur les photos qu’il a prises, les misérables putes sont particulièrement porcines. Comment peut-on aimer cette tromperie grotesque qu’est la prostitution !

Il demandera son retour en France et il reviendra sain et sauf quelques années après. Tout n’est pas perdu, puisque bon nombre de ses plaques photos (dont des stéréogrammes) seront imprimées en cartes postales.

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