Miracle des loups. Jean Marais LGBT, Jean-Louis Barrault excellent, Roger Hanin pied noir de Bourgogne, Schiaffino. Hunebelle et son oss. 5/10

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Voilà une alléchante distribution pour 1961 : Jean Marais, Rosanna Schiaffino, Jean-Louis Barrault, Roger Hanin…

Gros bémol cependant, car Hunebelle est coutumier des erreurs de castings. On avait souligné cela dans Cadet Rousselle, où patauge le jeune François Périer.

Ici, Jean Marais fait tâche en vieux « jeune premier », surtout qu’il doit paraître fondu d’amour pour la gracieuse Madame Rosanna Schiaffino. A l’époque, on était déjà bien marqué à 48 ans.

  • Ami(e)s LGBT passer au paragraphe suivant. Pour le reste, désolé d’être trivial, mais il faut que cela sorte, quitte à le faire en aparté. On sait très bien que l’acteur n’est pas fou des dames (d’Édam dirait prudemment son homologue Dave). Et tout au long du film, cette vision m’a parasité. Je me demandais comment il arrivait à embrasser si furieusement cette jolie femme. En ce qui me concerne, je serais quand même très gêné de croiser ma langue avec celle d’un mâle.

Cet habillage de Jean Marais en fier et fidèle chevalier Robert de Neuville, tout entier au service du roi et sa Schiaffino en Jeanne de Beauvais, semble avoir été inventé pour les besoins de l’intrigue.

Cela dit Rosanna Schiaffino a surtout ici dans un rôle de potiche. S’il devait s’agir de Jeanne Hachette, née à Beauvais, ce personnage supposément historique, serait d’une autre trempe. La vigoureuse aurait lutté contre Charles le Téméraire, pour défendre sa ville ; quasi une Jeanne d’Arc. D’ailleurs elle figure dans le livre éponyme, mais est singulièrement estompée dans le film.

Pour Jean-Louis Barrault, c’est tout à fait autre chose. Ce grand comédien fait vieux lui aussi alors qu’il a à peine 51 ans. Du coupe il se glisse aisément dans la peau de notre Louis XI, qu’on est habitué à voir dans cet état là. Ce roi de France est bien connu de tous les élèves. En tout cas à l’époque où on enseignait encore l’histoire. Force est de constater que Barrault ressemble grandement à ce qu’a produit notre imaginaire, quant au 15ème siècle.

Roger Hanin fait tout ce qu’il peut pour cacher l’accent pied noir, héritage de la basse casbah d’Alger. Une connotation qui dénoterait dans la bouche de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Mais il garde sa volubilité et sa faconde séfarades. Joyeux compromis aux couleurs du sud ensoleillé, qui n’en fait pas tout à fait un méchant, malgré l’intrigue qui voudrait le plomber dans son territoire tout gris.

Dans le récit historique, ce sont deux cousins qui se chamaillent. Et le roi de France qui gagne à la fin. Dans la vraie vie, Hanin est le beau-frère par alliance de François Mitterrand (par Christine Gouze-Rénal, sœur de Danielle Mitterrand). Il y a donc là un côté dynastique (hum).

Il fallait un fourbe, c’est donc Guy Delorme qui fait le traître au roi, en la personne du comte Jean de Sénac. Encore un fantôme inexistant dans la saga des livres scolaires.

Le comte d’Hesselin, prétendument de la famille de Jeanne de Beauvais, est figuré par Louis Arbessier. Il n’a pas plus de réalité. Le principal c’est que c’est un gentil et basta.

Et vous vous croyez aux miracles, dont celui des loups ? Pas plus sans doute qu’aux vertus du Jugement de Dieu. Donc on passe notre chemin, même si cela donne dans le long métrage, une tentative de réflexion sur ces croyances de la religion.

Oublions la théologie.

L’important des films de cape et d’épée, c’est qu’il y ait de la castagne. Avec un déroulement toujours très convenu : séquence le gentil paraît perdre, puis c’est le méchant, mais vu sa noblesse le gentil lui tend la main, le fourbe en profite de manière dégueulasse. Mais le gentil gagne in extremis. On retrouve cela décrypté dans une parodie en BD par Alexis et Gotlib. Je vous dis cela de mémoire, car je ne l’ai pas retrouvé.

André Hunebelle nous a fait entre autres, Les Trois Mousquetaires (version 1953 avec Georges Marchal et Bourvil), Cadet Rousselle 6/10 (François Périer, Bourvil), Le Bossu (Jean MaraisBourvil), Le Capitan (Jean MaraisBourvil) et les 3 Fantômas (Jean Marais, de Funès). On lui doit aussi des OSS 117, mais malheureusement pas ceux avec Dujardin.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Miracle_des_loups_(film,_1961)

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Barrault_(acteur)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Hachette

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