En 1914, Roméo Bosetti commet un court métrage de 15 minutes, dans lequel Max Linder (né en 1883) veut prendre la place de … Max Linder ! Ce petit jeu de rôles est un exercice intellectuel éminemment français. Je me demande bien si son illustre congénère Charlie Chaplin (1889) a osé cette mise en perspective là.
Linder n’en est pas à son premier coup publicitaire, puisque dans le titre de nombre de ses films le nom de Max est le plus souvent mis en avant. Max parle de Max et on ne risque pas de l’oublier. Il a même possédé une salle de projection à son nom : Ciné Max Linder,
Max est un homme profondément polyvalent, qui a su s’emparer du cinéma comique, bien avant de nombreuse pointures. Ses débuts datent de 1905. Il a été acteur mais aussi scénariste et réalisateur.
En 1916, le pauvre est gazé sur le front, ce qui laissera des blessures profondes et nuira sur le moment à sa carrière. Saletés de boches face à un Max Linder magnanime ! D’autres que lui, se seraient empressés de les conspuer copieusement à l’écran.
Il est dispensé désormais de combattre et en pleine guerre il va continuer sa carrière aux USA. Mais les problèmes de santé l’empêchent de faire carrière.
L’Étroit Mousquetaire… fut son dernier film américain (1919). Quel titre ! Dommage que ce scénario n’ait pas donné lieu à des reprises, contrairement à l’avalanche des films sur les 3 mousquetaires.
Bien plus tard, en 1925, le pauvre homme à la dérive, alors que sa carrière était loin d’être compromise, a fini par se suicider après avoir « suicidé » sa très jeune femme.
Sa filmographie est incroyablement longue et riche. A redécouvrir.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Linder
