All The King’s Men. King Hu. Empereur Taizu. 8/10

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Ne pas confondre ce film taïwanais de 1982, avec Les Fous du roi (film, 1949) ou son remake de 2006, également intitulés « All The King’s Men ».

Comment ne pas être attentif, quand l’intrigue de cette chinoiserie est si originale et que les acteurs font montre d’intelligence ?

Ce qui ne gâte rien, c’est que la réalisation de King Hu est souple mais soignée.

Bien sûr, tout n’est pas parfait. Le roi éponyme est un peu grotesque. Sans doute aussi pour les besoins de la cause.

Les symptômes bizarres de sa présumée épilepsie, feraient rire même un étudiant débutant sa médecine.

  • Parlons-en de cette pseudo-médecine chinoise traditionnelle à base de perlimpinpin et d’aiguilles fines. Elle fonctionne sans doute chez ceux qui rêvent qu’on les dorlote comme s’ils étaient malades, mais qui ne le sont pas. En tout cas ils sont dans le spectre de l’efficacité placebo. Pas plus.
  • Qui voudrait encore des substances médicinales tirées des différentes pierres, de minéraux, de métaux, d’animaux, de légumes, de plantes, d’herbes, de fruits et de céréales ; à part quelques écolos verdâtres ?
  • Mais tout n’est pas noir chez les « médecins » de l’époque. Par exemple, ils ont compris précocément le diabète.
  • Mais j’espère que personne ne prendra au sérieux ces « guérisons » de lourdes pathologies avec juste de l’acupuncture.

La dynastie Tang s’étend de 618 – 907. Mais des sites répètent sans plus de précision, que Taizu fut le dernier empereur de la dynastie Tang. Le présentateur du début du film mentionne “les dernières années de la dynastie Tang” (dans les sous-titres français en tout cas). Alors que c’est Tang Aidi qui finit la liste.

  • Il y a bien un grand empereur Taizu ou Taizong, malade sur sa fin, mais dont le règne s’étend de 600 – 649.
  • Ailleurs on cite la Dynastie Zhou ce qui est pour le moins étonnant, vu qu’elle se situe entre -1046 et -256, donc av. JC) 
  • Je n’y comprends plus grand-chose. Et tout cela reste du chinois pour moi.

Non, le bon pourrait être ce Taizu qui occupa la fonction régnante de 927 à 976. Il est gros et habillé de jaune comme dans le film et l’état d’avancement de cette civilisation est plus en phase. C’est un empereur de la dynastie des Tcheou, au Xe siècle. Il fonde la dynastie Song. C’est la dernière des cinq dynasties qui succèdent à la dynastie Tang. D’où sans doute la confusion. Prudence quand même, dans sa filmographie, Wikipedia ne le relie pas au long-métrage qui nous occupe.

***

Quoi qu’il en soit, l’histoire avec un petit « h » suggère que l’empereur Taizu est mal soigné par son médecin, encore plus incompétent que les autres.

  • Certains critiques de cinéma prétendent même qu’on l’empoisonne volontairement. Cela n’a pas tellement de sens. Par qui ? Pourquoi ? On ne le sait pas. Non simplement on le drogue, mais avec sa complicité. Un peu comme Hitler vers la fin.

On s’approche de la dernière échéance. Une dernière chance de salut, consiste à faire venir un praticien prestigieux Tchang Po-kin, mais qui se situe en territoire ennemi. Ceci doit être fait dans le dos du monarque absolu, car il reste attaché à son pourvoyeur d’excitants, dont des aphrodisiaques. C’est pour son bien qu’on cherche à le sauver. C’est donc un terrain très dangereux.

La majeure partie du scénario consiste à lever une série d’empêchements gigognes, pour sauver l’empereur qui atteint sa DLC. Une manœuvre de l’entourage proche forcément complexe car pratiquée contre son gré.

Il faut approcher ce toubib renommé, mais sans qu’il se doute de quelque chose. Il importe aussi de le convaincre de faire un long périple, lui qui ne se déplace jamais à domicile.

Une fois le grand homme au parfum, pour passer la frontière, il est nécessaire de corrompre un haut personnage, en lui faisant don d’une peinture d’un artiste de tout premier plan.

Le peintre en question a des exigences et de très longs délais. Il est aussi alcoolique. Il ne peut s’exécuter immédiatement. Mais il pourrait se laisser tenter par un cadeau précieux.

Ce cadeau précieux, il faut le voler au cou de l’empereur. Un voleur de haut niveau est donc convoqué, et là encore il faut l’amadouer.

Les délais sont courts et la construction générale est précaire. Mais nos ministres et généraux envoyés en mission s’approchent du but.

Pourtant cela ne se passera pas comme prévu.

***

Le film est finaud, moqueur et même drôle par moment. Il ne s’embarrasse pas des sempiternels combats acrobatiques. On est à la Cour et il y a quand même quelques règlements de compte expéditifs ; mais pas plus qu’en Occident à la même époque.

On est plus dans la psychologie que dans l’action, avec un soupçon de détachement (le Tao?). Le roi s’amuse et danse comme un ouf, après sa « guérison » inespérée.

Pour le plaisir de nos yeux, une chorégraphie et des tours, façon cirque chinois de qualité, est réalisée avec soin. Les lieux et les ameublements sont très beaux. L’habillement est souvent somptueux. Du beau boulot.

Les hommes peuvent être des saints ou des brigands. Et la duplicité est plutôt du côté des femmes arrivistes.

*

https://fr.wikipedia.org/wiki/King_Hu

https://fr.wikipedia.org/wiki/All_the_King%27s_Men_(film)

https://en.wikipedia.org/wiki/Emperor_Taizong_of_Tang

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tang_Taizong

https://fr.wikipedia.org/wiki/Song_Taizu

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_des_dynasties_chinoises

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dynastie_Tang

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dynastie_Zhou


Fu-chuang Chang

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