Angélique, Marquise des anges. Avis. Michèle Mercier – Résumé. (1964) 7/10

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Une Sissi libertine à la française ?

C’est le récit des aventures extraordinaires qui transformeront une belle jeune fille en une femme épanouie. Dit comme cela, les féministes vont sauter sur leur chaise. Surtout les moches.

Notre Angélique est née une cuiller en or dans la bouche. Grâce à un parcours sans faute, elle connaît toutes les conventions de son milieu. Déjà c’est une fille qui aime sa famille et respecte la tradition. Cela se fait rare de nos jours.

Elle est parfaitement soumise à ces rites claniques. Et il ne lui viendrait pas à l’esprit de les discuter. Même si cela a occasionné à une éducation dure de 5 ans enfermée chez les sœurs et que se profile un menaçant mariage arrangé… Le promis est vieux, boiteux, affreusement balafré. Vous vous savez qui c’est, elle pas encore.

Son équation personnelle et son époque bouillonnante vont l’inciter à s’extirper de ce qui lui semble le moins bon de sa caste ; tout en tentant de s’accrocher à l’esprit libéral qui s’annonce dans son siècle.

Elle vise à concilier le meilleur des deux mondes : l’ordre, la beauté, le luxe, le calme d’un côté et la volupté et l’esprit de liberté de l’autre. Le beurre et l’argent du beurre.

Le Joffrey est certes pas très engageant physiquement mais c’est une belle âme et une tête bien faite. Et puis il est immensément riche. Il met en place un procédé révolutionnaire d’extraction de l’or. On aime pas trop ces histoires sulfureuses dans la hiérarchie catho de l’époque. L’inquisition est encore présente.

Angélique va s’unir légalement à ce Peyrac, mais avec ce qu’il faut d’attente car elle sait se fait prier. Dans un premier temps il n’est pas question de coucher avec ce monstre, même pour tout l’or du monde. Mais le playboy défiguré a plus d’un tour dans son sac. Il sait manœuvrer avec les récalcitrantes. En prenant son temps, en sentant la direction du vent, il arrive à la convaincre. Et ce qu’il lui fait avec talent va la convertir à sa cause (les ultra-féministes, détournez svp vos regards haineux) – L’affaire est entendue. On passe à la politique.

Le Roi fait un grand honneur au couple en séjournant une nuit chez eux. Et là c’est le coup classique. Le comte de Peyrac a une fortune trop voyante et une superbe qui fait de l’ombre au monarque. Et le « malheureux » aggrave son cas avec une épouse bien plus désirable que la Reine. Le Roi le prend en grippe et l’alliance du pouvoir et du clergé permet la mise en place d’un procès pour sorcellerie. Dès qu’on parle d’or ça énerve, et il est facile de brandir l’épouvantail alchimique.

  • A l’époque le dirigeant suprême ne laisse pas un Bernard Arnault devant lui. Ailleurs, un Alicher Ousmanov (17,6 milliards) ne peut s’en sortir que s’il compose avec le pouvoir et partage, d’autres sont déjà passés à la trappe. Zhong Shanshan (66,9 milliards de dollars) garde la tête hors de l’eau… pour l’instant. Le fondateur d’Alibaba Jack Ma (45,8 milliards) qui a « disparu » un moment a visiblement payé de sa personne.
  • Amis, permettez moi de vous donner un bon conseil : ne dépassez pas une fortune en milliards de dollars à un chiffre ! Ne bravez pas cette malédiction numérologique.

Michèle Mercier est un canon. Personne ne lui résiste, et à l’écran et dans la salle. Au delà du rôle, on voit que la rivale de Bardot est plus maline qu’elle. Elle va savamment user de ses charmes pour essayer de sauver son bonhomme. Elle l’a vraiment dans la peau maintenant (les féministes, les chiennes de garde… à la niche)

Même le Roi la convoite, ça peut aider. L’affaire capote, elle a un sursaut de dignité. Crédible : j’ai lu que dans la vraie vie Mlle Mercier refusa d’épouser le shah d’Iran.

Il va se passer un tas de trucs mais la pauvresse ne parviendra pas à sauver du barbecue ultime l’être cher, mais néanmoins combustible, qui se consume déjà pour elle… en tout cas jusqu’au prochain épisode.

Pour l’instant, elle devra se réfugier dans les bras d’un ex ami manant qui est passé par la case Cour des miracle. Elle va crécher chez des intouchables pas beaux à voir, qui se situent socialement quelque part en dessous du tiers état. C’est crasseux ; je suppose que notre blanche-neige va devoir faire le ménage (les féministes, du balai ?).

Robert Hossein était dans ses temps bénis au meilleur de sa forme. Dommage qu’il soit devenu assez consternant avec l’âge et ses bondieuseries. Mais il nous a encore fait un vieux beau convaincant dans Venus Beauté. A 72 ans, il pouvait encore séduire une Audrey Tautou de 23 ans. Mazette, quel exemple (les féministes… grrr)

A noter un Rochefort toujours aussi finaud et efficace. Il nous manque.

Et puis il y a ce beau château de Tanlay et la très cistercienne abbaye de Fontenay, deux édifices majeurs que j’ai eu le privilège de visiter… comme tant d’autres bienheureux.

Un bon spectacle grand public, qui se permet même des allusions historiques qui tiennent à peu près la route. Dans ces temps là, spectacle de masse ne signifiait pas forcément du flagrant n’importe quoi. Et puis quand on est amoureux (de Michèle Mercier) on pardonne tout, pas vrai ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ang%C3%A9lique,_marquise_des_anges

Michèle Mercier
Robert Hossein
Jean Rochefort

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