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Le résumé de l’intrigue est ici : Année Sainte. Film- aperçu -résumé. Gabin évêque, Brialy, Darieux. Girault réalisateur, gendarmes, hôtesses de l’air

L’avis complet est ci-dessous :

L’Année sainte (1976) est un film de Jean Girault. Oui, c’est bien le Girault du Gendarme de Saint-Tropez et Les_Charlots_font_l’Espagne

Mais ici notre trublion ne fait ni dans l’humour classique ni dans la franche déconnade.

L’Année Sainte est plutôt un film sage ; trop sage.

C’était l’époque bénie où l’on prenait la main du spectateur et on ne le laissait pas tomber.

On lui expliquait bien l’intrigue, avec ses tenants et aboutissants. On chassait l’approximatif et l’improbable. Heureuse époque !

Et donc le film commence par un vrai reportage télévisé sur ce qu’est l’année sainte. Un phénomène ecclésiastique à visée populaire qui nous tombe dessus régulièrement tous les 25 ans. Le prochain jubilé sera en 2025. Planquez-vous !

L’intrigue sera développée sur une autre page (si je trouve le temps). Ici on reste dans les grandes lignes.

Les dialogues ont un vague parfum à la Audiard, mais malheureusement ils ne sont que de Jacques_Vilfrid. Audiard aurait rendu cela plus percutant et moins œcuménique.

“Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière” Michel Audiard. On ne rivalise pas avec ce Lao-Tseu français.

Le vieux Jean Gabin meurt pour de vrai, la même année. On le sent usé ici, mais cela convient bien au récit.

En quoi est-il le père, psychanalyse ou pas ?

D’abord Jean-Claude Brialy se fait sermonner comme un fils, spirituel ou non.

Il drague les filles, ce qui ne lui ressemble pas. Mais il se rattrape en complimentant les beaux jeunes hommes. C’est plus dans son profil.

Ensuite notre acteur massif reste droit dans la tempête, il indique toujours le cap à suivre. C’est le point de référence paternel par excellence.

Il n’est pas un surmoi absolu, mais plutôt une réalité débrouillarde,qui n’hésite pas à faire des pas de côté, mais toujours avec assurance. On obéit sans broncher à ce pédagogue familial qui ne nous trahira jamais.

Il y a-t-il une morale dans cette histoire ? Non, il y en a deux.

*1* Une pour la censure. Les voleurs ne profiteront pas de leur argent. Les employés du ciel, si.

*2* Une autre pour notre plaisir. Ce qui compte, ce n’est pas tant d’atteindre le but, mais de faire le chemin. Ce qui n’est pas faux. D’ailleurs les cinéphiles que nous sommes ne profitent jamais eux-mêmes des milliards (de billets de cinéma) qu’on leur montre et le chemin par contre, ils ne se gênent pas de l’accompagner dans leur tête. Ils n’ont que l’odeur des poulets mais ils ne payent qu’un petit billet d’entrée ce qui correspond au bruit des pièces.

Nostalgie.

Notre génération a été moins sensibles à ce climat que nos pères. Cela s’explique. Dans ces films, on a le thème récurrent de l’abolition des frontières entre des truands « respectables » et des flics qui n’hésite pas à mettre les mains dans la fange. On s’y tutoie aimablement en haut lieu. C’est le cas de Jean Gabin avec Henri Virlogeux.

Mais ce débordement est susceptible de passer aussi certaines barrières sociales, comme l’ex petite femme Danielle Darrieux devenue duchesse.

Idem pour le mélange sacré et profane. Dont le plaisir pour Brialy d’obtenir des confessions osées en tant que prêtre.

Il faut y voir l’union sacrée transpartisane, trans classes sociales, qui a eu lieu, pour certains, pendant la guerre. C’était soit cela soit le chacun pour soi.

On ne l’a pas connu cette fusion temporaire et donc cela nous touche moins.

La joute verbale entre la féministe caricaturalement « coincée du cul » Monique Tarbès et la Darrieux, ne manque pas de sel. Mais elle subirait maintenant les foudres de nos farouches prêtresses. La délirante Sandrine_Rousseau, qui veut mettre en place un «DÉLIT DE NON-PARTAGE DES TÂCHES DOMESTIQUES», pourrait reprendre facilement le rôle de féministe punitive à l’extrême.