NDLR : Soylent Green a fait des confidences au Pr Kilisehisar, qui s’est donné la peine de nous les rapporter.
Il faudrait que je vous raconte une visite au fief patagonien de feu Douglas Tomkins – une saloperie d’oligarque (fripes “Esprit“, vêtements de sports « The North Face » ) gringo ignare “criminel” et fanatique (pléonasmes!) qui avait racheté un bon million d’hectares de fjords au-dessus de Palena.
Il a fini par se noyer lors d’une de ses excusions inconsidérées en Kayak, fin fort appropriée à une fétichisation excessive de la nature doublée d’une incompréhension des mécanismes physiques et biologiques en jeu, réels et impitoyables.
Un temps on endoctrinait à “l’écologie profonde” façon Arne Naess dans son domaine – un certain John Seed au coin du feu, le “tribunal des animaux” (masques de dépersonnalisation obligatoires, l’assistance jouait les animaux)
Il animait un temps un club destiné à la promotion des achats “écologiques” de terrains par les oligarques, ostensiblement dans le but de barrer la route à toute velléité de colonisation par d’autres tranches de la population.
Tout cela gardé par BOB l’ancien opératif à casquette et lunettes noires, vite accouru lorsqu’il il m’a vu prendre des photos de la piste d’atterrissage.
On se déplaçait énormément en avion privé d’une propriété à l’autre – parfois même pour franchir un bras de rivière – et je n’ai jamais vu autant de Toyota dans une propriété rurale ou que ce soit.
On s’éclairait au générateur fuel quelques heures par jour, l’ignorance et le fanatisme n’allant pas jusqu’à dominer les difficultés des installations de génération micro-hydroélectriques qui auraient pu puiser dans une nature généreuse en pentes et en pluviosité (6000 mm par an!)
Le jardin potager écologique que l’on montrait volontiers aux visiteurs faisait à peine quelques centaines de m2 – certainement pas de quoi nourrir les familles d’employés – qui du coup,. puisqu’on leur interdisait aussi les volailles et animaux domestiques autour de leurs bungalows – se nourrissaient exclusivement de bouffe industrielle achetée à grand prix dans la première ville accessiblée.
Il avait littéralement coulé le marché national de miel de forêt avec ses installations démesurées (j’ai vu des décanteurs pour 4 à 6 tonnes) avec une circulation constante d’apiculteurs en chef, et le dumping du miel subséquent.
Pour couronner le tout, le jour de mon passage on voyait une fumée s’élever au fond du fjord – un feu incontrôlable dans la décharge privée.
Le premier soir je n’ai pu me retenir de le houspiller avec une ou deux histoires d’indiens qui finissaient par la coupe de quelques arbres (c’est inévitable dans le secteur, des arbres il n’y a que ça… et on s’en sert pour tout pratiquement, c’est le matériau universel), ça l’a troublé (“le patron a le coeur qui saigne quand on lui parle d’un arbre coupé”), en outre à ce moment précis une chauve-souris est entrée par la fenêtre ouverte et a longuement tourné dans le vaste salon-grill avant de retrouver la liberté… probablement classé impropre à l’endoctrinement, je me suis rapidement fait reléguer à la compagnie de son apiculteur. Les discussions avec celui-ci ont été nettement plus intéressantes que de tenter de wallraffer ces connards.
La réalité de ce côté là était bien morne aussi: les abeilles mouraient en masse, victimes de la pluviosité excessive, il fallait sans cesse ramener des colonies pour repeupler.
Quelques années plus tard, l’éruption du volcan Chaitén a transformé en ciment et cendres une partie de ses forêts. J’ignore à quel point son péricarde a été inondé à cette occasion.
Bref, connaissant le niveau d’ignorance du citadin moyen, son truc a du faire illusion pour quelques heures et quelques visiteurs. Un produit “slick” à l’image léchée, parfaitement insoutenable, parfaitement hostile à la réalité humaine. Comme sa digne compagne (“Patagonia”) Il n’est jamais sorti de la fripe.
Dans son ensemble, une imposture criminelle. Aussi monumentale – et, je le pense aujourd’hui, prenant ses racines aux mêmes cercles – que celle de XXX et compagnie.
Il est clair aussi que ces gens-là ne se privent strictement de rien, et ne sont pas prêts à le faire. Il s’agit d’en faire payer le prix aux autres. Les plus humbles, les plus écrasés. Destinés à se nourrir d’insectes, dans le meilleur des cas.
…
Il n’y a pas si longtemps que ça, j’ai eu l’immense plaisir de mettre à la porte un activiste écolo certes un tout petit poisson à côté – nord-américain écrivaillon, agitateur activiste anti-éoliennes (!).
Soylent Green
The Atlantic lui a consacré de temps à autre des reportages. Apparemment je ne suis pas le seul chez qui son imposture a pu susciter un sentiment de profonde répugnance.
https://www.theatlantic.com/magazine/archive/1999/06/eden-a-gated-community/304919/
https://news.yahoo.com/north-face-founder-dies-kayak-accident-chile-024457465.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arne_N%C3%A6ss