ARTE. Sucre, le doux mensonge. John Yudkin, Robert Lustig. Gary Taubes. 8/10

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En 2015 la réalisatrice Michèle Hozer mène un travail de sape à charge contre les lobbies sucriers.

C’est univoque, c’est assez bien mené et cela se montre convaincant.

L’axe central est clair : les chercheurs qui mettent en danger les bénéfices des produits transformés gonflés au sucre addictif, sont implacablement diffamés. Et les instances nationales comme la FDA seraient noyautées par ces puissances.

Et on joue sur les mots : le sucre est-il toxique ?

En soi, avec une certaine modération, bien entendu que non ! Pour les industriels enrichis par ce complément séduisant et pas cher, le seul responsable ce sont les calories. Belle parade par glissement. Le sucre n’aurait pas d’effet désastreux.

  • Et c’est vrai qu’on a détourné le faisceau en nous servant la guerre aux graisses animales un bon moment, avant de revenir là dessus. Il y a fort à parier que la guerre idéologique contre la viande en général soit du même acabit. Les pseudo-diététiciens de tous poils vont se régaler à faire les mages pour leur tambouille.

Pour les savants honnêtes, le sucre est dangereux par les mécanismes de stéatose par stockage du produit dérivé fructose, par l’insulinémie débordante qui pousse à toujours en prendre davantage etc. Bizarrement, cette affaire d’insuline est peu mise en avant dans le documentaire. La démonstration de la nocivité reste courte. Les caries et l’hyperactivité sont notées par contre.

La soupe est quand même servie par une sorte de télé-évangéliste de la cause anti-glucose, anti-fructose. Ce qui peut agacer.

Le grand public demandeur de douceur n’a que faire de ces subtilités. Il veut du Coca-Cola, il veut du Mc Donald et toutes les autres mer… Pourvu qu’il consomme l’équivalent de 19-20 cuillères à café de sucre (USA), soit dix fois plus qu’avant l’avènement du sucre industriel.

La manipulation de l’opinion est du même ordre que celle qui a continué à autoriser le tabac. La nicotine pour les experts vendus n’était pas addictive et la cigarette n’était pas cancérigène. On croit rêver ! Ce seul exemple suffit à démontrer que les autorités peuvent être défaillantes. Et ils s‘adaptent les bougres : « sans sucre ajouté » pour des produits qui en soit dépasse largement la quantité de sucre acceptable… etc.

Mais le manichéisme peut gagner les deux bords opposés. Attention donc. Ce n’est pas un problème politique simpliste qui devrait nous pousser à être anti-capitaliste. Non, c’est l’occasion de construire de meilleures régulations, des garde-fous, dans un système qui parvient à évoluer et à se renouveler. D’ailleurs les communistes opérationnels des premiers temps n’étaient pas contre la cigarette ou l’alcool. Ils ne faisaient pas mieux.

De nombreux documents accablants ont été retrouvés quasi miraculeusement. On y voit clairement les manœuvres des industriels.

Résultat ? L’Amérique est gagnée par l’obésité, le diabète et tout ce qui s’en suit. L’orient est contaminée par le même phénomène. Pour illustrer cela on peut citer le fast-food classique qui cumule sucres, graisses et sels.

Ps : En 2015, l’OMS préconise de limiter la consommation de sucres à moins de 10 % de la dose énergétique quotidienne. Ce qui pour certains est déjà beaucoup.

https://en.wikipedia.org/wiki/Roy_Taylor_(scientist)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Effets_du_sucre_sur_la_sant%C3%A9

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