At Eternity’s gate (2019) explication peintre Van Gogh 8.5/10 , Dafoe, Gaughin.

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Pour revenir au fond.

Très intéressantes sont ces questions sur pourquoi il peint et comment il peint.

Dans ses échanges très crédibles avec Gauguin, il est mis en cause : « tu peins trop vite », « tu mets trop de matière, on dirait plus de la sculpture que de la peinture », « pourquoi peins-tu dehors d’après la nature, alors que moi Gauguin, je peins ce que j’ai dans la tête ». Et pourtant dans un certain sens l’espace de Gauguin peut paraître plus « réaliste » que celui de Van Gogh !

Intéressant que Gauguin, si proche de l’artiste, ait lui-même des doutes sur ce qui nous semble si évident aujourd’hui.

« Je crois que Gauguin pensait que l’artiste doit rechercher le symbole, le mythe, agrandir les choses de la vie jusqu’au mythe, alors que Van Gogh pensait qu’il faut savoir déduire le mythe des choses les plus terre-à-terre de la vie. En quoi je pense, moi, qu’il avait foutrement raison. Car la réalité est terriblement supérieure à toute histoire, à toute fable, à toute divinité, à toute surréalité. Il suffit d’avoir le génie de savoir l’interpréter. » Antonin Artaud dans « Van Gogh le suicidé de la société »

Manifestement, pour Van Gogh l’Art est vital, au sens premier.

Dans ces matérialisations extralucides de ce qu’il « voit », dans ces détails qui ont la même importance que le sujet principal, dans ces couleurs affirmées et transposées, dans cette lourde matière, il y a une tentative de montrer ce qui Est. L’Essence des choses.

Mais aussi de rassembler ce qui est épars dans une alchimie qui lui est propre.

D’ailleurs ses grandes compositions, surtout celles de 1890, semblent lier tous les éléments du tableau dans un mouvement mathématique secret. Une « transformée » qui déforme mais unifie toutes les composantes.

Les arbres sont désormais des flammes. Et il semble y avoir toujours quelque chose qui monte vers la lumière. Sauf le dernier tableau qui ferme l’horizon d’un redoutable et sombre bleu.

Le corps douloureux a été représenté tout au long des siècles. Sous les traits d’un Christ mortifié ou de saints torturés. Lui-même fait une puissante Pieta d’après Delacroix fin 1889.

Mais il n’a pas besoin de le montrer plus explicitement, car il est ce corps de souffrance.

Il nous le figure en négatif dans ses tableaux. Tout ce qu’il ne peut plus être, le beau, le juste, le bon.

Et comme le vrai sujet, c’est lui-même martyr, c’est dans ses autoportraits que les visages sont les plus significatifs. Les « Autres » sont plus insaisissables.

Un fou Van Gogh ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/At_Eternity%27s_Gate

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