Atlantique – film – Sénégal (2019) 7/10 Djinn Fizz, Dior à la plage

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Voilà un drame romantique bien étonnant. Il est servi par des acteurs sympathiques et talentueux. Les caractères sont modernes, bien dessinés et plaisants. A la base, il y a de la vraie vie, comme là bas, en quelque sorte.

Au début tout est clair.

De jeunes et beaux ouvriers qui bossent sur la tour Atlantique, réclament leurs arriérés de salaire. Cela fait trois mois qu’ils attendent, ils sont couverts de dette, ils n’en peuvent vraiment plus.

L’un d’entre eux, le charmant Souleiman, convoite une jolie jeune fille, Ada. Elle n’est pas insensible à ses appels. Mais sa famille lui a arrangé un mariage avec un monsieur fortuné. Elle est coincée. Le futur époux Omar n’est pas si mal et sa bonne situation la sortira d’affaire, elle mais aussi sa famille. Mais franchement, elle ne l’aime pas d’amour. Elle est prévenue, si elle se défile, elle sera rejetée par ses proches et finira à la rue. Même ses copines lui conseillent la raison plutôt que la passion.

Les jeunes hommes désargentés, qui tirent la langue, décident de s’embarquer en « pirogue » vers l’Espagne. Ils n’ont pas vraiment prévenu leurs proches. Et c’est une décision brutale pour notre Roméo, qui laisse ainsi sa Juliette en plan. Il n’a pas eu le courage de lui avouer son projet.

Elles et les autres filles vont au rendez-vous habituel au bar de la plage, chez Dior. Mais plus aucun garçon n’est là.

La suite se complique singulièrement.

La jolie sénégalaise se marie quand même à ce monsieur aisé. Tout le monde assiste à cette fête. Mais un incendie bizarre se déclare « spontanément » au centre du lit nuptial. Aussitôt la police oriente ses investigations vers Souleiman. Et s’il n’était pas parti finalement. Deux jeunes filles pensent même l’avoir vu sur les lieux. L’inspecteur Issa, en particulier, est tenace.

Et là on entre de plain pied dans le fantasque.

Les filles dont les gars étaient partis en mer, sont désormais habités par des Djinns, comme en témoigne leurs lentilles de contact blanc vitreux. Elles se sont transformées dans des sortes de zombies. Forte de leur aspect inquiétant, elles (ou ils) partent réclamer les salaires impayés directement au grand patron. ça marche. Elles sont devenues ces jeunes aventuriers disparus dans les flots, tout en conservant leur beau physique de gazelles.

  • C’est une perte sèche d’un côté, car on ne sait pas où se trouve désormais leur personnalité antérieure. Il faudrait interroger les désensorceleurs pour cela. Les filles « en soi » étaient quand même bien.

L’inspecteur Issa est lui aussi habité par un esprit, c’est celui de Souleiman. Et donc notre Ada au coeur pur et à l’hymen intact, se réfugie dans ses bras. Il se débarrasse de ses yeux blanchâtres le temps d’un étreinte.

On doit ce petite petite fugue fantaisiste à la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Djinn

https://fr.wikipedia.org/wiki/Atlantique_(film)

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