Absolument n’importe quoi ? Pas vraiment, car il y a des idées dans ce film. Plus que d’habitude, mais moins qu’espéré.
Mais il s’agit plus logiquement, compte tenu de l’intrigue, de Absolument tout ce qu’on veut.
Finis les simples noix de coco qui simulent l’arrivée des chevaux, pour ses chevaliers sans monture du Sacré Graal !
Les Monty Python ont désormais les moyens de se payer du grand spectacle. On a donc ici des images de synthèse de haut niveau avec de la 3D très bien réalisée.
C’est bien dans la forme, mais il faut reconnaître que c’est un peu dommage dans le fond, dans la mesure où c’était justement cette économie de la grande époque qui suscitait les gags les plus inattendus.
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Le film nous montre des entités complexes d’une autre galaxie, qui s’apprêtent à détruire la Terre. Cette planète leur semble inintéressante, les terriens n’ayant que des défauts.
Ils soumettent quand même un habitant test de notre planète à une dernière épreuve. Le personnage falot joué par Simon Pegg sera gratifié de pouvoirs illimités. Saura-t-il en faire bon usage et sauver ainsi notre petite boule bleue de l’anéantissement ?
Notre héros est plutôt un looser, comme il se doit. Il ne comprend pas tout de suite ce qui lui arrive. Il va apprendre à se servir des immenses potentialités mises à sa disposition. Pas toujours de la meilleure manière. Il a même la possibilité de revenir en arrière, pour effacer ses plus grosses fautes.
Il convoite depuis un bon bout de temps une classieuse voisine. Il sait qu’il n’a aucune chance. Celle qui est jouée par Kate Beckinsale, le regarde à peine.
Elle est préoccupée par les attaques de ce Yankee obstiné qui veut absolument la mettre dans son lit. Rob Riggle incarne à merveille cette caricature complète de l’Américain sans gène, trop sûr de la puissance que lui donnent ses dollars, sa belle voiture et sa fonction de militaire gradé. Bref un épouvantail complet pour une Anglaise BCBG.
Et comme il se doit, après moult rebondissements le grand lourdingue sera puni, et la princesse tombera dans les bras du paysan. Il n’aura pas besoin de faire d’utiliser son don provisoire pour cela.
Ce schéma « romantique » ultra classique n’est pas vraiment à mettre à la gloire de nos grands déconneurs de jadis.
Plus intéressantes sont quelques réflexions sur la toute puissance, combinées avec pas mal d’humour. Mais cela reste plus anecdotique que vraiment philosophique. Cela plafonne au « que feriez vous si vous pouviez demander ce que vous voulez ? ». Ce qui est plus un teasing qu’autre chose.
Les vœux formulés par Simon Pegg sont exaucés de manière très littérale. Ce qui amène des gags dus à une mauvaise formulation. Le procédé es un peu trop répétitif.
Et je vous rassure quand même, notre Terre sera sauvée. On le doit à un chien doté d’intelligence et de sagesse (sauf pour ses réflexes pavloviens quant aux croquettes et à la sonnette) – Cette fin est déjà plus fouillée. La voix du canin, c’est Robin Williams. La production insiste là dessus. Mais cela nous fait de belles jambes vu qu’on a la version française.
- Ça me fait doucement marrer ces critiques français, qui ne vont pas au-delà de la coupure de presse qu’on leur a mis dans la main, en ânonnant que Robin Williams est un bon choix, comme pour les autres Monty Python qui assurent (en V.O.) le doublage des extra-terrestres.
Simon Pegg est bien entendu un excellent acteur. Joanna Lumley, pâlotte dans Chapeau melon et bottes de cuir mais superbe dans Absolutely Fabulous, nous fait son numéro.
Ce film multiplie les détails intéressants et on ne s’ennuie pas. Ce qui n’est déjà pas si mal.
Le réalisateur est Terry Jones, qui nous a quitté 5 ans après, en 2020. Dommage qu’il n’ait pas poussé plus avant la réflexion, ou qu’il ne se soit pas fait aider pour cela. Il est passé à côté de ce qui aurait pu donner un mémorable héritage.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Absolutely_Anything
Robin Williams
Kate Beckinsale
Simon Pegg
Rob Riggle
Terry Gilliam