Un jeune beauté allemande désœuvrée est à la traîne, elle vivote chez sa mère.
Elle se décide pour un boulot de chauffeur(se) de taxi de nuit. Elle est jouée par Rosalie Thomass.
Dans les années 80, ce métier mal considéré et risqué, était quasi exclusivement fait par des hommes.
On est dans le Hambourg nocturne. Une scène qui n’a jamais été calme.
Par son boulot, elle rencontre plein de gens plus ou moins normaux et de gens franchement hors piste. Des alcooliques, des crétins principalement.
Elle tombe sous le charme d’un passager nain, Peter Dinklage. Ce penchant pour l’achondroplase (*) est assez déroutant. Non, je ne suis pas bourré de préjugés ! En plus lui on le connaît bien, il sait se tenir.
Elle veut des relations sexuelles et surtout rien de sérieux. Là, c’est le phantasme classique du nain qui a de quoi faire. Le préjugé n’est pas de moi.
Il n’est pas trop question de se montrer ensemble en public.
Elle hésite, part, revient… Cette poupée de 27 ans a une caractère affirmé. Qui s’y frotte, s’y pique.
Le nain est intelligent, cultivé et tout en finesse. Il est prudent, car de part sa petite taille, il en a déjà pris plein la tronche. Il louvoie comme il peut, pour ne pas perdre la bombasse. Il veut quand même tenter de la mener à une vraie relation de couple. Peine perdue.
Il s’essaye même, maladroitement, à la domination. Il se fait gronder comme un gamin.
Il est jaloux de l’autre. En effet, la fille entretient aussi des relations, à peine plus conventionnelles, avec le peintre talentueux, qui fait le taxi également. Ce dernier est interprété par Stipe Erceg.
On côtoie des caractères de tous les genres. Un conducteur qui se croit philosophe, des gros lourds, des mains baladeuses, un patron iranien qui part en sucette…
Pas vraiment un film à message, du genre tolérance et tutti quanti.
Plutôt une tranche de vie inhabituelle, un peu effrayante mais sans pathos, et servie par la Belle et la Bête et une foule de personnalités inhabituelles.
Un mythe sympathique et somme toute bien revivifié.
La réalisatrice allemande Kerstin Ahlrichs, a fait un bel effort. Prometteur !
- (*) A la louche, on distingue deux types principaux de nains : ceux atteints d’achondroplasie, une anomalie sélective de la croissance de l’os ou du cartilage , c’est le nanisme « dysharmonieux ». Et ceux qui ont le nanisme « harmonieux », une réduction portant sur l’ensemble de la personne.
https://www.imdb.com/title/tt3660078/