Avis. Alice et Maire, socialiste. Pariser, Luchini, Demoustier. Gauche perdue. Résumé. (2019) 4/10

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Un film sans trop d’idées (neuves) pour un parti socialiste qui n’arrive plus à penser. Les verbeux parlent aux verbeux. Une pleurnicherie de plus de cette gauche baudruche, gonflée de vaines paroles. Ce film qui voudrait mettre la « modestie » en exergue, est infiniment prétentieux.

Nicolas Pariser est un réalisateur engagé à gauche. Il se permet de faire un scénario doctrinal à l’usage des militants. Alors que lui même, ne semble pas avoir compris du tout, les raisons du marasme de son bord politique.

Ce thérapeute improvisé (pas même un rebouteux!) prétend traiter la panne d’idée de son mouvement. Mais il ne fait que proposer la fameuse « emplâtre sur une jambe de bois » associé à un rituel magique dont cette gauche a le secret.

Le problème, ce que cette faillite n’est pas juste la résultante d’un vague passage à vide. Le parti ne se contentera d’une gonflette idéologique. De cela, il y en a déjà trop. Ce n’est pas une question de déficit énergétique.

Non, ce qu’il faudrait à ces paumés de la réflexion, c’est de repartir à zéro. C’est une évidence, après avoir constaté comme tout le monde, que le parti a un encéphalogramme plat.

C’est d’autant plus étonnant qu’aujourd’hui, la pensée qui domine la plupart des médias et la doxa, est désormais de gauche. De nombreux journalistes font de la « gauche », parfois sans le savoir.

C’est donc, chez ces cadres socialistes, un problème de « suffisance » et de satiété. Demoustier dit une seule fois un argument intéressant, un seul. Ce parti a un problème de manque de « modestie ». Problème non résolu car bien qu’ils prétendent ici chasser ce travers, leur absolue certitude d’avoir une solution, est du même tonneau.

Les raisons du naufrage sont ailleurs. Elles ne sont qu’abordées ici et font l’objet d’un texte à part.

D’abord il faut préciser que la situation critique n’est pas que la conséquence de décennies d’erreurs, de supposés reniements (pas assez à gauche!), de querelles internes et/ou de vagabondages.

  • Il y a aussi cette vieille chimère rousseauiste d’un citoyen idéal uniquement mu par l’intérêt commun.
  • L’illusion d’un être pareil à une « page blanche »
  • Nos “penseurs” veulent tout normer, tout contrôler.
  • Après n’avoir vu la société qu’en terme de lutte des classes, voilà qu’il s’agit de tout considérer en termes d’injustices à réparer.
  • Le relativisme qui nivelle tout ce qui dépasse, finit par ne plus permettre de donner de sens aux choses.
  • Nous sommes ici en haut de l’échelle (le maire de Lyon) et donc on est en droit de s’interroger sur la valeur de ces « élites ».
  • Nos grands cerveaux se sont pris les pieds dans ce piège woke – la facilité – et sont loin encore de s’en rendre compte.
  • N’ayant plus d’idées, les intellectuels de cette fraction de la société, sont partis dans les paroles fumeuses et les caches-misère. C’est le gouvernement de la parole et de la moraline.

Le film montre un peu cela, dans des réunionites qui s’abreuvent de ces mots étranges, mais il ne dénonce pas autant qu’il faudrait. En se donnant l’air de s’en prendre aux paroles creuses, il en substitue d’autres qui ne sont pas plus consistantes. Les mantras se suivent et se ressemblent furieusement.

En réalité, le trope se résume désormais à la seule formule « être de gauche », qu’importe ce qu’on met dans le flacon.

Et on se contente de critiquer d’autres paroles, comme ce « plus rien n’est possible, il ne reste plus qu’à gérer la pénurie ».

Et la solution à la déliquescence de son bord, que proposent, Pariser et consorts, par les porte-voix que sont Fabrice Luchini (le maire) et Anaïs Demoustier (la conseillère spéciale) est autre impasse tout aussi classique.

Rien de nouveau à désigner comme bouc émissaire « la finance » et les banques. Même le palot François Hollande l’avait fait. Cette gauche qui veut brûler l’argent, ne comprend décidément rien à l’économie.

Et cette supposée émotion du à ce deus ex machin, tombe bien à plat. Qu’est ce qu’on peut attendre de cette martingale usée jusqu’à la corde ?

Même si on désigne à nouveau des empêcheurs de penser « les vraies questions », une adversité interne et des petites combines. La mort du parti serait donc du à ceux qui bloquent cette motion. On croit rêver, tant tout cela est benêt et hors sol.

Cette gauche de cinéma, à force d’écouter ses propres palabres creuses, n’a donc pas la moindre idée des vrais reproches qu’on peut lui faire.

Ce n’est pas une question d’avoir déserté tel ou telle composante de la société. Ça c’est juste bon pour les « stratèges » arithmétiques en politique. Et ce n’est pas non plus parce qu’on n’a pas écouté quelques lignes du consternant discours concocté par Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier.

Je pense qu’il faut laisser ce reliquat mourir de sa belle mort, à ce stade (le film est de 2019) il n’y a plus rien à faire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_et_le_Maire

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