Avis. Amour vache. Film Delphine Chanéac – Thierry Neuvic. Christophe Douchand – Résumé (2010) 4.5/10

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L’amour est dans le pré est une télé-réalité qui a beaucoup de succès. Le principe est élémentaire. A notre époque de dévotion écologique rousseauiste, des bouseux forcément simples et vertueux, cherchent une épouse.

Plus le contraste est fort dans ces couples improbables, plus la tension dramatique est perceptible. L’apothéose survient quand une bavarde citadine à talons hauts va rassembler le purin, pour tenter de plaire à l’éleveur bourru.

C’est une transposition métaphorique et populiste, de la critique de nos élites hors sol. Avec comme présupposé que ceux qui réussissent à la ville, ont forcément perdu le goût des éléments et s’ennuieraient ferme au fond. La terre elle ne ment pas (Pétain). La démagogie n’a pas de limite.

Ici c’est la même histoire. Un couple de Français très mondialistes et qui savent parfaitement surfer dans le tourbillon de la modernité, se trouve confronté aux réalités de terrain, à l’occasion de leur participation à un mariage campagnard. Ils sont en profond décalage avec ce rythme lent, tant ils vivent ailleurs, dans une action à flux tendu, grâce à leur connexion Internet permanente (mais ici à bas débit). Ils sont bons dans leur domaine mais totalement inadaptés à renouer des liens avec leur ancien milieu. Auraient-ils vendu leur âme au diable ?

Ces divergences de fond, n’excluent pas des rapprochements possibles.

La jeune femme en particulier succombera au charme tranquille d’un agriculteur vigoureux et bel homme. Lequel n’a pas trop l’air d’un paysan, soit dit en passant. Le prince et la bergère laissent la place à la princesse et au berger.

Le seul intérêt du film c’est que les deux protagonistes, Delphine Chanéac et Thierry Neuvic, sont mignons et coquins. Tout le reste n’est que verbiage et clichés, et manque singulièrement d’intérêt.


Ce qui n’a pas empêché la production de continuer à surfer sur la vague du choc des deux mondes et de nous faire ainsi une suite, avec L’Amour encore plus vache.

Meuh, meuh, pitié ! En critiquant ainsi, je ne me sens même pas vache.

Christophe Douchand

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