Mouvement anthroposophe :Vieillot en effet, mais toujours vivant le mouvement, au ralenti peut-être un peu comme ce qui est décrit sur librecritique pour auroville-aurobindo. Mais cela tient à notre démographie.
Un “disciple” donc de la mère Blavatsky reprenant à ce qu’il me semble l’essentiel de ses âneries sur la succession des races, les civilisations souterraines et villes cachées (Agartha des bords du plateau de Leng (oups pardon, Tibet), plus (ò surprise!) une bonne dose de resucées du Timée, une large pincée de Bulwer-Lytton pris à la lettre… ah oui, et puis les gnomes, très importants les gnomes surtout dans les écoles du système Waldorf.
Une branche a fait sécession pour animer le mouvement qui plus tard serait connu comme ariosophie, raciste-esotérique protonazi ( chefs de file Liebenfels, Fritsch, List…) compte tenu de ce sujet qui nous tient à coeur, j’aimerais bien savoir à quels râteliers ils broutaient.
Si List me semble assez terne, Liebenfels un ancien moine cistercien avait au moins l’art du titre bien asticoté, par exemple “Theozoologie oder die Kunde von den Sodoms-Äfflingen und dem Götter-Elektron”, brodant sur des histoires de croisement des dieux avec des singes chères au livre d’Enoch.
- Entre parenthèse je me souviens d’un fils de pasteur qui a fait son délire schizophrénique initial sur l’idée que le moteur de l’humanité serait le résultat du croisement entre différentes espèces, il devait donc se croiser avec le Roi des Cerfs dans une forêt et s’est donc totalement dénudé et a commencé à courir dans une forêt de Berlin. Avait-il été exposé à quelque ouvrage sur la Théozoologie chez son père? (*)
Mais assez sur les Ariosophes, et revenons à la branche de Steiner, “l’Anthroposophie”: Beaucoup d’énergie a été dépensée pour tenter de définir le positionnement du mouvement par rapport au hitlérisme (et en général absoudre le Dr.), mais comme pour l’ensemble des mouvements complexes rien n’est bien clair.
Car en fin de compte comme dans toute cage de singes tout le monde a fricoté avec tout le monde, ou presque. Un texte intéressant ici, issu de la secte rivale des adorateurs de l’orgone: http://orgonomie.net/hdoeng12.htm (hum, toujours beaucoup de succès, l’orgonothérapie… ) (**)
L’un des aspects les plus prégnants du mouvement Steinerien est en effet une intégration verticale avec un système d’écoles qui parut révolutionnaire à ses débuts (théâtre danse musique…), et a été décrit plus récemment comme figé. Quoique… avec la dégradation constante des institutions et méthodes étatiques il exercerait toujours un certain attrait. Les gnomes semblent y jouer le rôle de locus de contrôle externe pour éducateurs et enfants http://waldorfcritics.org/articles/GnomesInKindergarten.html, Personne n’est libre sous leur regard, en effet.
En Europe Centrale et du Sud j’ai croisé un ou deux individus disant pratiquer la médecine anthroposophique, on retrouvait en effet chez eux la phobie des angles droits (un repaire d’Ahrimam?), l’emphase sur des matériaux naturels (bois plutôt que métal), le recours à une pharmacopée spécifique plutôt orientée vers des bourses assez select, a part cela, peu de particularités. Discrets, mesurés, cultivés, plutôt soumis en effet, ils étaient, je pense, des praticiens considérés compétents.
- (*) NDLR : On n’écoute jamais assez attentivement les paraphrénies de schizophrènes – C’est d’ailleurs une de mes hontes d’étudiant en psy. Une schizo totalement collée à mes baskets, avait des discours menaçants de fin du monde et voulait m’impliquer là dedans. Froid dans le dos, d’autant plus qu’un autre schizo avait tué un infirmier dans le même prestigieux établissement hospitalo-universitaire.Et voilà qu’elle me balance la Géhenne avec un tas d’entités foutraques lovecraftiennes en balade là dedans… et j’ai pris bêtement cela pour un mot inventé.. ce que j’ai consigné dans son dossier et vlan. RW.
- (**) Wilhelm Reich avait à dire ce qui suit à propos de mouvements comme l’anthroposophie de Rudolf Steiner :
- « Il vaudrait la peine de faire une étude approfondie (…) des divers courants théosophiques et anthroposophiques (…) comme des manifestations socialement importantes de l’économie sexuelle patriarcale. Qu’il suffise de dire ici que les groupes mystiques ne représentent qu’une concentration de faits que l’on retrouve sous une forme plus diffuse, moins tangible, mais, pour autant, non moins claire, dans toutes les couches de la population. Il y a une corrélation directe entre les sentiments mystiques, sentimentaux et sadiques d’une part et la moyenne perturbation de l’expérience orgastique naturelle d’autre part. (…) Comparez cela avec l’expérience réaliste, non sentimentale, vitale du véritable révolutionnaire, du naturaliste dévoué, des adolescents en bonne santé, etc.” (16:138).
- “La mise en place de ‘animal’ et ‘homme d’esprit’ comme opposés découle de la mise en place d’opposés ‘sexuel’ et ‘spirituel’. C’est l’antithèse qui forme toujours la base de toute philosophie morale théosophique”(1)(16:162). “Comme on pouvait s’y attendre, l’attitude mystique agit comme une puissante résistance à la découverte de la vie psychique inconsciente, en particulier à la génitalité refoulée. Il est significatif que le mysticisme tende à conjurer les impulsions génitales naturelles, en particulier la masturbation infantile, plus qu’il ne tend à éloigner les pulsions infantiles prégénitales. Le patient s’accroche à ses vues ascétiques, moralistes et mystiques et aiguise l’antithèse philosophiquement infranchissable entre “l’élément moral” et “l’élément animal” chez l’homme, c’est-à-dire la sexualité naturelle. Il se défend contre ses pulsions génitales. sexualité à l’aide de dénigrement moralisateur. Il accuse son entourage de ne pas comprendre les « valeurs spirituelles » et d’être « grossier, vulgaire et matérialiste ». En bref,(2) dans les discussions scientifiques naturelles, tout cela semble trop familier. C’est une seule et même chose” (16:180-181).
- Le motif caché derrière ces slogans était de déchaîner la brutalité et de la préparer à être utilisée dans les guerres impérialistes. Le sadisme provient de désirs orgastiques non satisfaits. La façade porte des inscriptions telles que « camaraderie », « honneur », « discipline volontaire ». Caché derrière la façade, on trouve la révolte secrète, la dépression jusqu’à la rébellion, en raison de l’entrave de toute expression de la vie personnelle, en particulier de la sexualité” (16:192).
- « Le fascisme est censé être un retour au paganisme et un ennemi juré de la religion. Loin de là, le fascisme est l’expression suprême du mysticisme religieux. En tant que tel, il prend naissance sous une forme sociale particulière. perversion, et elle transforme le caractère masochiste de la vieille religion patriarcale de la souffrance en une religion sadique. Bref, elle transpose la religion de l’« autre-mondanité » de la philosophie de la souffrance à la « cette-mondanité » du meurtre sadique »
- ( 16:XV).