Un film clairement netflixoïde, qui nous parle des tourments et des joies des post-ados actuels (Coming-of-age).
La marque de fabrique Netflix, c’est ce style très contemporain, avec un langage non bridé, des attitudes décomplexées et de belles ellipses codées… et des acteurs « naturels », plutôt joyeux et positifs, qui ont commencé par les séries TV.
- Des gamines impubères ne craignent pas de dire « suce ma bite » devant leur mère. Et il y en a bien d’autres dans le genre. D’ailleurs les mères baby-boom, souvent seules, tentent également de faire part ouvertement de leur sexualité accomplie à leurs petits. Mais l’image de ces vieux qui se bécotent et plus, suscitent la répulsion des plus jeunes. En tout cas cela ne rentre pas dans leur univers formaté. Voilà pour la partie vocale.
- Le côté libre, voire affranchi, réside dans le fait que les teen-agers sont clairement de petits adultes, qui désormais choisissent leur voie et prennent leur décision. L’avis des vieux leur importe peu. Et pourtant ils sont grosso modo dans le droit chemin. A part peut être pour cet abus d’alcool, de « shots », qui encombre ces films. Et puis il y a toujours ces incursions plus ou moins mesurées dans la fumette. Et même ici aussi une audace au LSD. Mais cela fait partie semble-t-il de cette volonté d’auto-initiation.
- Les ellipses sont dans la prise de vue et les dialogues internes à cette classe d’âge. Un ensemble vif, qui nécessite une certaine attention et qui leur dit clairement où ils sont. Entre eux.
Mais dans le fond ce genre de film nous parle des amours profondes et des amitiés véritables. Et en cela ce n’est pas bien différent de la romance de toujours. Pas que cela touche à l’universel, mais plutôt parce que le canevas cinématographique a toujours été un peu le même.
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Une fille est folle amoureuse d’un beau gars du collège. Et c’est réciproque. Un bel amour de jeunesse, mais sans trop de chichi ou guimauve. Et on pourrait presque dire qu’il s’agit d’une connivence « sainement » sexuelle. Mais bien entendu l’absence de pathos et de prises de tête, cela n’exclut pas la nécessaire jalousie. La belle néo-romantique tient à son trésor.
Cette actrice Hannah Marks, issue des séries TV, a 25 ans. C’est un brin de femme très accompli. Elle est bien plus adulte qu’elle ne le joue. Mais sa prestation à la fois fine et vigoureuse, est de qualité. C’est déjà clairement une future grande de la profession.
Son mec, c’est Dylan Sprouse. Il a ces cheveux longs, cette belle gueule, ce port altier qui ne dénoteraient pas dans la statuaire grecque ou chez les dilettantes italiens de la Renaissance. En tout je pense que les filles de son âge le voient un peu comme cela ; sous réserve qu’elles se soient un peu cultivées et suffisamment rêveuses.
Ces deux là vont maintenant avoir à choisir leur université. La raison les pousse vers deux établissements fort éloignés. Mais ils veulent encore croire que leur passion sera préservée quel que soit le nombre de kilomètres (des miles en fait).
Et bien entendu, une fois là bas, le beau garçon ne résiste pas à une autre jeune fille. C’est tout naturel, pour ce « loin du coeur ».
Avec les réseaux sociaux en vogue il n’est pas très difficile de tracer cette nouvelle idylle. En plus, le garçon ne se cache pas trop. Simplement, il a pris une nouvelle route.
Mais il y aura de la part des deux filles un double jeu. Là cela fait très théâtre français du 18e siècle.
Les critères de beauté sont sans doute en partie conjoncturels. Mais pourquoi les jeunes hommes d’aujourd’hui tombent-ils raides dingues de ces gros bébés aux joues gonflées d’écureuil (chubby cheeks – pillow face) ? – Franchement je n’arrive pas à comprendre, c’est plus fort que moi. Et tout le monde, dans le film, s’extasie sur la « beauté » de Liana Liberato (23 ans). Pas moi !
Il y a d’autres personnages qui viennent agrémenter le scénario. On peut citer par exemple le comédien Luke Spencer Roberts, un rouquin pas très beau, qui est bloqué dans la friendzone.
Et comme on est encore dans le cycle de la modernité, il faudra faire un peu différemment des films habituels. Pas question cependant de ne pas céder à la happy end, à la confession publique et au newborn.
Et donc les deux élues qui « travaillent » le même garçon, vont se rapprocher, s’apprécier, se détester, se rabibocher… et même nous dit-on à l’extrême fin, elles vont s’aimer. Comment ? Le film ne nous le dit pas.
On entendra même un petit passage du banana split de Lio.
Les acteurs et l’ambiance valent facilement un 7/10. Mais le scénario, bien qu’il se démène, manque en soi d’une fraîche originalité, je lui mettrais un 6/10. D’où la note globale de 6.5/10.
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https://en.wikipedia.org/wiki/Banana_Split_(film)
Hannah Marks
Liana Liberato
Dylan Sprouse