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On ne compte plus les biopics bidons de ce genre. C’est un filon qui continue à être surexploité, même en 2006.

Les Anglo-saxons ont le secret de ces films mièvres et affectés, qui raconte une histoire « édifiante ». La mise en scène est sensée refléter l’atmosphère victorienne.

Cette liturgie navrante n’est faite que de conventions, mais elles sont répétées de film en film. Du coup, elles finissent par sembler être des « vérités » historiques.

Le modèle qui a inspiré ce mauvais film est Beatrix Potter, l’illustratrice de Jeannot Lapin (Benjamin Bunny). Un sympathique animal anthropomorphe, qui est dans la lignée de tant d’autres en cours ou à venir. Tant est grande cette volonté de disneyisation du monde, déjà en 1900, avant l’heure.

Les illustrateurs des Aventures d’Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll avaient déjà fait cela, avant elle. A noter que l’animalerie inventive de l’oeuvre est basée sur le travail de celui qui fut professeur de logique au Christ Church College à Oxford. C’est pourquoi c’est d’un tout autre calibre.
Bien sûr, je ne me moque pas de Jeannot Lapin. Il me serait en effet impossible de faire l’hypocrite et de cracher sur mon passé d’enfant captivé par Caroline et ses animaux « humains ».

L’artiste n’est pas mauvaise. Le dessin est épuré et va connaître le succès après moultes péripéties. C’est certes une fille coincée, corsetée, mais elle veut quand même toucher à tout. Elle ira jusqu’à publier un livre de mycologie… sans succès.

Son obstination de dessinatrice pour enfant finira pas payer. Ce qui est conforme au « you can make it » le plus traditionnel. Ce peuple bizarre est obnubilé par cette méthode Coué autoréalisatrice… quand cela se passe bien. Elle deviendra très riche. Pour elle c’est plié. Mais attention on ne compte plus les obstinés qui eux faute d’un élémentaire talent, se prennent le mur.

Dans cet opus c’est Renée Zellweger qui s’y colle. Et elle est douée pour un certain type de sourires artificiels, gage de retenue et de bon ton. En ce qui me concerne, ses minauderies me crispent totalement.

Les plus serviles des critiques n’ont pas peur d’en faire une proto-féministe de choc ! Il faudrait leur rappeler que le rôle éminent de nombreuses femmes, ne les a pas attendu. Certaines étant même plus “couillues”. On en trouve tout au long de l’histoire (tiens, par exemple je viens d’explorer plusieurs versions de Cléopâtre)

Ewan McGregor et Emily Watson viennent à la rescousse. Peine perdue.