J’aurais juré que c’était un film écrit par une femme.
La scénariste-écrivaine s’appelle Roos Ouwehand et a en effet 50 ans au moment de cette création bizarre.
Elle cherche à venir à la rescousse de ses congénères laissées pour compte. J’ignore si elle est une féministe militante ou si simplement elle se berce d’illusions. Vu ses « œuvres », il est évident qu’elle est portée sur le conte de fée. Mais ici elle l’instrumentalise un peu trop.
- Elle est même actrice dans ce film prétendument romantique. C’est la bonne copine qui donne à l’héroïne le conseil de foncer et de se déclarer.
Le personnage principal est tenu par la comédienne Tjitske Reidinga (Doris). Elle à 45 ans à l’époque du film mais en paraît plus de 50. Les auteurs voudraient en faire une sorte de mère courage.
Elle se considère « comme une idiote, clouée au sol ».
Cette femme divorcée, grassouillette et bouffie, n’est vraiment pas très attirante. On l’a comparé à Renée Zellweger dans la presse. Elle en a un peu le physique. Cette bobonne en a certains défauts mais on ne peut lui trouver aucune de ses qualités. Elle est bien pire que Bridget Jones. Elle est centrée sur elle même, pense qu’on lui doit tout, et tend à faire une triste gueule de martyr. Voilà ce qu’a fait la femme occidentale moderne de sa liberté. Les plus violents la taxeront d’emmerdeuse et puis c’est tout.
- Elle correspond à tout ce qui fait peur à Yann Moix lorsqu’il dit : « Je suis incapable d’aimer une femme de 50 ans« . C’est parfaitement son droit, mais il s’est pris les foudres du féminisme punitif pour avoir osé avouer son penchant naturel. Désormais les libertés sont traquées par nos chiennes de garde, dans les ultimes retranchements de la vie privée.
Elle voudrait obliger un de ses copains de jeunesse à l’aimer, pour de vrai. Il n’est pas au courant. Elle le voit, dans ses rêves à la Jane Austen (citée et mise en scène en habits d’époque dans le long métrage), comme un amant romantique qui la désire mais n’ose pas lui dire. En fait c’est tout le contraire. En tout cas au début et/ou dans la vraie vie.
Ce pote est joué par un Guy Clemens, qui a dix ans de moins en réalité et qui est plutôt beau garçon. A priori, il ne cotoie Doris que parce qu’il est lié à elle par une profonde amitié, sans ambiguité. Et elle se ferait des illusions.
D’ailleurs il a autre chose à faire de bien plus captivant. Il fréquente une charmante jeune femme dynamique de 36 ans (Bracha van Doesburgh), une bombe de première classe, qui a tout pour elle ! Elle n’a d’yeux que pour cet homme et voudrait fonder une famille avec lui. Il faudrait être fou pour laisser passer l’occasion et se rabattre sur la plus vieille, aussi râleuse qu’inélégante. Le conte à dormir debout, il est plutôt dans ces fadaises à venir, là !

Mais comme c’est un film bête, qui sert la soupe aux femmes délaissées de cette tranche d’âge, les deux « amis de toujours » convoleront quand même à la fin. C’est l’éternelle rangaine stupide de cet amour caché pendant des décennies et qui ne demandait qu’à pointer le bout de son nez. Le cinéma américain a visiblement contaminé le cinéma néerlandais. Vraiment cela devient du coup un cauchemar de fée.
Ce film est destiné exclusivement à ces dictatrices (dictateurs femmes) des sentiments qui voudraient nous obliger à les aduler et qui sont prêtes à nous faire un mauvais procès dans le cas contraire ; ou à la rigueur c’est du roman feuilleton pour les lectrices de « nous deux ». Mais de toute façon, l’eau de rose est toxique.
Les hommes sont ici soit aveugles, soit lâches, soit grossiers. Et qu’on ne nous raconte pas de sornettes, cette histoire de conte n’est qu’un prétexte. Il n’y a pas vraiment d’humour et de recul là dedans. Ce qui compte ici c’est de déverser son ressentiment contre les mecs, tels que ces flétries désagréables pensent qu’ils sont. C’est en partie de leur faute à ces harpies, s’ils finissent par devenir hostiles et qu’ils vont voir ailleurs.
Il y en a pourtant des femmes cinquantenaires remarquables. Celles-là n’ont pas besoin de propager cette ambiance détestable pour se faire aimer. Avis aux amateurs.
Yann Moix (*) à l’aide, les autres sont devenues folles !
(*) Yann Moix n’est pas tout blanc. On ne fait référence ici qu’à sa phrase sur les cinquantenaires rugissantes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yann_Moix
https://fr.wikipedia.org/wiki/Doris_(film)
- Tjitske Reidinga
- Guy Clemens
- Bracha van Doesburgh
- Astrid van Eck nous fait une autre de ces revendicatrices consternantes.
