Avis. Du sang dans le désert – Anthony Mann – Henry Fonda – Résumé (1957) 7/10

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Avec ce ce western en glorieux noir et blanc d’Anthony Mann, on est dans le premium. (The Tin Star)

La prise de vue est excellente, les contrastes renforcent le propos, le découpage est savant et l’intrigue… est ce qu’elle est.

C’est à dire qu’on n’échappe pas aux règles du genre. Les mâles se mesurent. Il y a des conflits qui se terminent aux pistolet. On retrouve comme toujours ces méchants caricaturaux qui veulent soumettre les gentils, afin de régner sur la ville. Et puis on nous met au beau milieu de tout cela, le justicier qui leur tient tête… et qui gagne à la fin. Petite particularité, c’est que le personnage principal n’est pas en première ligne mais qu’il soustraite.

Ce chasseur de prime est un ancien shérif, il a perdu sa femme et son enfant dans une grossesse mal engagée, faute d’aide médicale. Malgré tout ce qu’il a fait pour sa ville, personne ne l’a soutenu financièrement. Il a commencé sa carrière de chasseur de prime pour trouver ces fonds si nécessaires. Mais il est revenu trop tard. Il n’a pas pu sauver les siens. Il a lâché définitivement son étoile. A quoi bon si l’on n’a pas la reconnaissance des administrés. Il est devenu cynique et sans illusion.

  • Autant vous le dire maintenant, il s’agit de Henry Fonda, 52 ans ici. Vous voyez c’est du lourd.

Son nouveau métier consistant à retrouver les criminels « morts ou vifs » est assez infamant au far-west. Et quand il arrive dans cette bourgade au milieu de nul part, on voit d’un sale œil le cadavre d’un fugitif qu’il trimbale. On va lui payer la prime, mais à condition qu’il dégage au plus tôt.

Personne ne veut l’héberger sauf une douce blonde qui a apprécié qu’il ramène son fils métis indien à la maison. Et bien entendu, cet homme au dessus de la mêlée, sans préjugés raciaux, et cette femme bienveillante, à la beauté exceptionnelle, vont finir par s’entendre très bien. Il y aura bien entendu la progressivité nécessaire, l’histoire de parcourir à cheval la piste du tendre, mais on y arrivera. Il est de bon ton dans ces années là de caresser dans le sens du poil les peaux rouges. Fini le tir au pigeon sur ces « animaux » là.

Le scénario fait un petit écart en promouvant un débutant dans le genre, Anthony Perkins, à peine 25 ans ici. Ce qui nous fait deux héros maintenant. Un est confirmé et l’autre est en devenir.

Faute de candidats, le jeunot a été promu shérif. Jeune et inexpérimenté, il ne fait guère le poids, mais il s’accroche désespérément à son poste.

Fonda lui donne un bon conseil. Tu n’y connais rien, démissionne avant qu’on te fasse la peau. Mais comme le cadet ne veut pas lâcher le morceau, l’ancien aide en sous-main.

La menace se précise. Un médecin aimé de tous est quasi kidnappé par deux frères brigands pour soigner celui qui ne va pas très bien, ayant été blessé lors d’une attaque de diligence. Craignant qu’il les dénonce, le plus vaillant va assassiner le septuagénaire. Lee Van Cleef, avec sa bonne tête d’affreux, est à la basse manœuvre.

Des indices sérieux désignent les coupables. Et le méchant qui veut dominer la ville cherche à en profiter pour prendre le contrôle. Il attise les bas instincts de ses concitoyens pour obtenir un lynchage immédiat des deux frangins, après une semblant de justice. Mais Perkins, garant de l’autorité, veut qu’ils restent vivants jusqu’à leur procès légal.

Voilà nous sommes arrivés au point G de l’action. Tout le monde est survolté, y compris le spectateur. Il faut que que cela éclate ! Perkins est désormais seul devant le mur. Il doit affronter directement, d’homme à homme, celui qui discute son autorité (Neville Brand). Les pistolets tels de fiers braquemarts (*) sont de sortie.

Et bien entendu les coups de feu orgasmiques vont achever le méchant. Tout le monde est heureux. Et notre brave Fonda peut partir au soleil couchant avec sa nouvelle femme et le sympathique gamin métisse. Perkins enfourche sa promise. Le repos des guerriers.

Voilà, déjà en 1957 certains s’étaient mis à défendre les indigènes, l’idée de la transmission des savoirs, et les règles du bien vivre ensemble (quelle horrible expression!) – Mais hors de cela, le scénario reste assez conformiste.

Le sang, on voit bien de quoi ils parlent. Mais le désert, je cherche encore… Tin Star, l’étoile d’étain est un titre bien plus explicite.

  • (*) Braquemart : nom commun – (Vieilli) Épée courte et large à deux tranchants. – (Marine) (Vieilli) (Désuet) Sabre, cimeterre. – (Figuré) (Familier) Pénis (c’est à ça que vous pensiez?).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Du_sang_dans_le_d%C3%A9sert

Henry Fonda
Anthony Perkins
Neville Brand
Peter Baldwin
Lee Van Cleef

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