Avis. Enquêtes Impossibles. Méthode. Sur les traces du tueur.

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Cette série d’enquêtes policières était mise en boite aux USA pour la plupart. Le regretté Pierre Bellemare et son équipe assuraient le conditionnement français de l’ensemble, avec des rapprochements au final, quant à des affaires bien de chez nous. Ce n’étaient que de petites fioritures, mais cela passait très bien.

Des séries pareilles, il y en a des tas. La compétition est acharnée.

Ce qui montre d’une part l’omniprésence de la violence et la bassesse des individus coupables ; mais aussi l’attrait obscur pour les faits divers.

  • Même Lénine avait fini par céder à ceux qui voulaient qu’on remette cela dans les journaux. C’est comme pour les jeux de hasard ou la superstition, difficile de lutter contre.

Bien sûr le spectateur peut aussi participer à ces shows par empathie pour les victimes, mais j’ai le sentiment qu’il s’agit plutôt de bas instincts de vengeance par procuration.

  • La justice est là pour tempérer ces mauvaises ardeurs, mais aux USA on s’en contrefiche. On invite même les familles à se « régaler » aux exécutions capitales, erreurs judiciaires incluses.

On ne pas nier non plus que des candidats au meurtre regardent assidûment ces émissions, pour éviter les chausses trappes. Mais cela ne doit pas faire beaucoup de personnes quand même. Depuis que cela existe, vous aurez sans doute remarqué que les suspects éteignent leur téléphone comme par hasard, pour ne pas être bornés. Idem pour tout un tas d’indices et de comportement devant la police. On ne compte plus les nettoyages de coffre de voiture qui durent plusieurs heures, les achats de matériel compromettants en liquide, de passage hors autoroutes…

L’enquête « impossible » qui suit est bien entendu parfaitement « possible ». Ce ne sont pas des cas non résolus.

Pour que le numéro d’Enquêtes Impossibles existe, c’est qu’on a trouvé le responsable. Il y a donc un air de « le crime parfait n’existe pas » qui est propagé par ces émissions. C’est un biais. En réalité, il y a beaucoup de crimes impunis, qu’on se le dise.

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Ici, comme toujours, tout est dans le titre. Sur les traces du tueur signifiant que le méchant a été retrouvé grâce à la reconstitution d’une empreinte de chaussure de sport, une Spalding. Comme cela au moins j’ai redécouvert cette marque qui me disait vaguement quelque chose. En fait il n’y a pas grand-chose d’autre de consistant ici. Le récit se perd en louanges sur la police scientifique, les empreintes de la chaussure originelle et celles dites accidentelles par l’usage. De vrais substituts d’empreintes digitales. Il va falloir surveiller où l’on met les pieds. Même l’honnête citoyen peut être à présent suivi à la trace. Faut pas pousser quand même quand votre Pataugas signe les lieux sur du sang humain. Le passage a posteriori est mal vu quand même.

Le déroulé est toujours le même. D’abord on circonscrit quelques suspects. On croit trouver le bon, eh bien non, il faudra se contenter d’un autre, parfois des années après. Vu la tristesse des enquêteurs frustrés à ce moment, on peut comprendre les erreurs judiciaires. Le « besoin » d’un coupable est une force étrange et qui peut faire faire des bêtises.

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