Avis. Film. Complots – Mel Gibson – Résumé (2017) 4.5/10

Temps de lecture : 3 minutes

Ce qui a de vraiment bien avec la critique indépendante, c’est qu’on peut vraiment se lâcher. On n’a pas à faire de courbette devant ce cinéma main-stream à gros budget. Au contraire il est de notre devoir de massacrer ce qui se révèle conventionnel et insipide. (Conspiracy Theory)

J’allume la tronçonneuse.

J’imagine que les producteurs de ce film se sont réjouis quand on leur a amené l’idée de ce film.

Ils ont du tout de suite penser que ce thème de la théorie du complot serait porteur, qu’avec l’inversion du sujet il tenait une martingale efficace et qu’ils allaient se faire un max de pognon.

Il y a tout là dedans : les fantasmes du complot certes, la folie caricaturale made in Hollywood, mais aussi le pauvre individu pourchassé, que personne ne croit et qui a pourtant raison. Ce héros malgré lui triomphera du système après moultes aventures et poursuites infernales. Adrénaline oblige. De toute façon ce schéma est obligatoire dans ce genre de films. C’est le cinématographiquement correct.

Il suera sang et eau pour faire réapparaître la vérité cachée dans son cerveau martyrisé. C’est la force de la volonté, un autre best seller. Et il y aura ainsi le classique catharsis final.

Le tout servi par une tonitruante musique de circonstance. Cela met le spectateur dans cette stressante ambiance, qu’il ait suivi ou non.

En propulsant deux grandes vedettes dans cette histoire, on ne manquera pas d’attirer des spectateurs. Et bien entendu, on fera que ces deux là finiront par s’aimer. Ce sentimentalisme low-cost est obligatoire lui aussi.

Et bien entendu l’intuition l’emportera sur la raison. Pas question de heurter les bacs moins 5. C’est figuré par l’héroïne (Julia Roberts) qui finira par être sensible à certains accents du détraqué (Mel Gibson).

Voilà pour le cadre. Parlons de l’action à présent.

Mel est un chauffeur de taxi logorrhéique qui passe son temps à ennuyer ses passagers en déblatérant sur tout ce qu’il voit. C’est un flux incessant d’assertions conspirationnistes, plus grosses les unes que les autres. Un vrai délire interprétatif. Tout y passe.

Pour une raison obscure, il va harceler aussi Julia avec ses théories fumeuses. Elle bosse dans une administration sensible. Les gardiens connaissent notre bonhomme et bien entendu ils ont pour consigne de ne pas le laisser passer. Et pourtant il pense là avoir vraiment un complot qui vaut le détour. Tout le pousse à croire qu’on veut assassiner le président des États-Unis. Badaboum !

Les choses auraient pu en rester là, tellement cela paraît grotesque.

Mais on découvre que d’étranges personnages, qui semblent provenir de services parallèles, l’ont dans leur ligne de mire. Tout se précipite. Mel est kidnappé par une clique dirigée par l’inquiétant Steve Kahan. Ils le droguent et le malmènent pour tenter de lui extirper des informations. Et s’il avait raison en fin de compte.

Mel mort sauvagement le nez du chef chauve et il s’échappe quand même (c’est la loi des rebondissements).

De fil en aiguille il parvient à amener Julia dans son sillage. Au début, c’est parce qu’elle a pitié de lui en tant que malade mental. Mais progressivement elle est prise de doute elle aussi et veut tenter de comprendre.

De plus elle est plus impliquée qu’elle ne le croit. On nous épargnera pas non plus le ressort classique de son père assassiné par je ne sais qui, et peut-être par un des intervenants de cette histoire. Forcément, il faut de l’émotion bien lourdingue et du qui est qui.

Le dénouement montrera que notre Mel n’est pas si fou que cela, en tout cas sur le point principal. C’est juste qu’on a manipulé son cerveau avec des techniques expérimentales de changements de conscience. Ce qui a existé en vrai en effet, mais d’une certaine manière, entre les années 50 et 70, ce fut le projet MK-Ultra de la C.I.A., que j’ai étudié jadis. Mais dans le film, on se doute bien que ce n’est que l’occasion d’un rebondissement facile, pas d’une réflexion de fond. Il s’agit encore et encore d’alimenter les fantasmes.

Et bien entendu les méchants ne sont pas ceux qu’on croit.

Si je vous livre la clef du film, c’est par charité. Pour que vous n’ayez pas comme moi, le supplice de visionner 90% de ce navet.

Que Mel Gibson joue mal dans ce rôle improbable de paranoïaque givré. C’est si mauvais que j’ai cru un moment que c’était la faute de la version française. Et bien non, en anglais ce n’est pas plus brillant. J’ai essayé. Vous voyez que même la critique amateur a une certaine conscience quasi professionnelle.

Je n’ai pas d’atome crochu pour Julia Roberts. Mais je dois reconnaître que c’est une actrice de qualité. Mais là la belle ou supposée telle, ne peut offrir plus que ce qu’elle a. Une bonne professionnelle dans un film médiocre ne sauve pas les meubles. On peut même lui reprocher d’avoir eu la faiblesse de faire de mauvais choix. Mais cela c’est une autre histoire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Complots

Mel Gibson
Julia Roberts
Patrick Stewart
Steve Kahan

vert de rage

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire