Avis. Film. Le placard Pignon – Auteuil -Depardieu – Résumé. (2001) 5/10

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Le sujet est très classique dans son principe.

Il s’agit une fois plus de mettre en scène un être subalterne, terne voire insignifiant, qui est méprisé et brimé, autant par les siens et que par ses collègues, mais qui finit par se révéler au grand jour malgré tout. C’est forcément un petit comptable, car c’est toujours là que le ciné de clichés cherche la grisaille.

Et bien entendu le dénommé Pignon triomphera de tout et de tous.

Bref, c’est une énième tentative de réhabilitation des petits, des sans grade, de ceux qu’on a mis dans des placards.

  • Du cinéma défouloir ?
  • Comme si le cinéma français voyait dans ses spectateurs, des envieux mal dans leur peau qui pensent que leur destin est plus grand et/ou des êtres frustrés qui cherchent à se venger des tracas du quotidien. Bien entendu, ils ne s’identifient à Pignon. Mais ils le soutiennent à distance et ils applaudissent à sa réhabilitation, qu’ils pensent un peu la leur. Ils se croient donc à la fois au dessus et compréhensifs, ce qui montre que le procédé est encore plus racoleur.

Et c’est servi avec pas mal de guimauve. Les bons sentiments sont toujours récompensés. La sincérité naïve doit l’emporter sur l’intelligence et la ruse. La belle femme convoitée par tous doit forcément revenir à ce ce héros de l’ordinaire. La vilaine épouse sera elle mouchée. Le fils prodigue rejoindra le bercail paternel…

On sent l’idée en bout de course, et les acteurs aussi.

  • Daniel Auteuil joue bien ce gars usé, mais il est moins performant quand il doit se transformer en héros scintillant.
  • Le bon gros Gérard Depardieu fait vraiment ce qu’il peut dans ce maladroit coming out. Mais franchement ce gaillard doué semble mal choisi pour ce rôle.
  • Thierry Lhermitte est encore bien frais et alerte. Son rôle est mineur mais il le tient bien.
  • Michèle Laroque nous redonne son éternel numéro de jeune femme sympathique, attirante et classieuse. Mais les années passent et forcément on y croit de moins en moins.
  • Jean Rochefort est surtout là pour contribuer à rendre l’affiche attirante. C’est le patron opportuniste.
  • Michel Aumont en vieil homo ne donne pas réellement le change.

Tout le couplet sur l’homosexualité et l’homophobie trahit bien son époque. Et comme on traite de ce sujet, le film se croit intouchable. C’est en cela d’ailleurs que réside la meilleure arme de Pignon. La boucle est bouclée.

La critique sera très partagée, avec d’un côté ce qu’on pourrait appeler les populistes exagérément positifs, qui font semblant d’y voir une aimable satire sociale et de l’autre les rationalistes objectifs qui ne peuvent que constater les grosses ficelles usées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Placard

Daniel Auteuil
Gérard Depardieu
Thierry Lhermitte
Michèle Laroque

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