C’est du Graham Greene, c’est du Michael Caine, donc on n’aurait pas le droit de sévèrement critiquer ?
Malgré tout le respect que je leur dois, cela ne marche pas comme cela.
Michael Caine est certes un grand acteur, ici aussi. Et son jeu subtil pour retenir sa jeune fiancée Thi Hai Yen Do, est bien interprété.
- J’ai un respect particulier pour cet homme, car pour de multiples raisons il me fait penser à ce que j’imagine avoir été mon père.
Elle même a été sortie du ruisseau (au minimum entraîneuse) par ce vieux beau. Elle semble l’aimer sincèrement du haut de ses 20 ans (Đỗ Thị Hải Yến).
Son amour/haine, basé sur le conflit d’un vieux et d’un jeune coq, mais aussi et une rivalité politique, avec le jeune Brendan Fraser, tient à peu près la route.
Il y a cependant un peu trop de sentimentalisme dans ce qui devient un mélo larmoyant. Il suffit de se rendre compte que dans la bande son, le violon violoneux est envahissant.
La suffisance aristocratique anglaise est bien là. Elle nous est sympathique car elle comporte une sorte d’autodérision qui la distingue de la suffisance plébéienne à la française.
Michael Caine, 69 ans, est le vieux reporter anglais intègre. On n’apprend pas à ce singe à faire la grimace. Il sent que quelque chose de louche se prépare.
Brendan Fraser, 34 ans, se présente comme un vertueux attaché médical qui ne vise que le bien. On pourrait facilement le croire, car c’est bien joué.
Mais il se retrouve régulièrement sur les sites de guerre les plus chauds. Caine déclenche son enquête et découvre que les amerloques sont en train de préparer la relève anticommuniste, en virant les Français jugés pas assez intelligents et/ou efficaces.
Avec les bonnes habitudes des services secrets américains, ils provoquent des attentats en projetant la faute sur d’autres (le Việt Minh). Grâce à ce stratagème, ils attisent les rivalités et précipitent le destin de ce pauvre Viêt Nam.
La romance et l’indulgence dans cette rivalité pour Fraser vont compliquer la donne. Dans tant de mensonges, on se demande où se cache le maigre reliquat de sincérité. Do Thi Hai Yen, qui cherche son intérêt matrimonial, est à la fois l’enjeu et le problème. On n’échappe pas ici à un parfum colonialiste à la Suzie Wong (1960).








https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_Am%C3%A9ricain_bien_tranquille_(film,_2002)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_de_Suzie_Wong_(film,_1960)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_Am%C3%A9ricain_bien_tranquille_(roman)
