Toujours ce couple bien portant à la manœuvre : Spielberg en réalisateur et Lucas en producteur. Ils nous livrent un produit assez conventionnel. Ces films à épisodes, sont une rente qui n’incite pas spécialement à innover.
Il y a une épuisante tension dramatique. Une crise de nerf permanente. Elle est alimentée par tous les trucs possibles des films d’action, avec un laborieux esprit de système. La musique tonitruante contribue à nous matraquer. Ça finit par lasser les plus indulgents.
C’est une scie cinématographique, comme il existe des scies musicales. Ça vous broie facilement le cerveau.
Par exemple, le héros jeune traverse tout un train dédié à un cirque. Et donc il n’y a pas moyen d’éviter toutes les attractions, les unes après les autres. Il se retrouve forcément face au lion, dans un bac à serpent etc. Mais on le voit aussi sur le toit et à deux doigts de tomber, ou invincible sous le feu des mitraillettes et j’en passe et des encore pires.
Plus tard, il y aura des milliers de rats.
Rien ne nous sera épargné, dans ce bréviaire de mauvais goût.
Harrison Ford ne craint pas d’attaquer un lourd tank allemand (russe en fait)… en galopant à cheval. Et bien entendu, il parviendra à neutraliser tous les méchants et sauver les gentils.
Des coups, des coups et encore des coups ! Que du baston ! Et comme toujours, des sauvetages in extremis, au bord du précipice, sur des dalles qui cèdent, sous le feu, près des statues qui tombent … ! Une sorte de parc d’attractions, qui ne s’arrête jamais ! On en vient à bailler.
Assez souvent, on frise l’absurde des dessins animés de type Tex Avery. Mais c’est involontaire malheureusement et c’est loin d’en avoir la subtilité.
Les nazis sont quasiment aussi comiques et peu crédibles, que dans les parodies des OSS 117 avec Dujardin. Anachronisme en moins, on ne sait plus qui imite l’autre. Mais chez Hazanavicius, c’est vraiment de l’humour.
Et puis cette mise en scène, qui se veut émouvante, d’un caricaturale rapport Jones père / Jones fils, est cousue de fil blanc.
On croise un temple de Petra, dont l’intérieur reconstitué est un gloubi-boulga infâme, fait de faux styles diamétralement différents. C’est à l’image de cet Indiana Jones. Aucune rigueur, on nous prend pour des billes.
Le ramassis de clichés sur le Graal, ne fait pas mieux. On est vraiment dans une sous-culture populacière. Bien en dessous du style BD Tintin, auquel il fait référence.
Sean Connery s’en sort plutôt bien, malgré tout ce qui lui tombe dessus, dont un scénario assez affligeant. C’est à cela qu’on voit les grands acteurs. Même dans un film facile et surfait, ils gardent la tête haute.
Il n’y a pas grand-chose à sauver dans ce très long métrage d’action, à part sans doute, les très belles images. Mais il est difficile de se concentrer dessus, avec tout ce bruit.
Je ne comprends pas que l’on soit si indulgent. On n’a vraiment pas à se prosterner devant ces machines à faire des dollars.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Indiana_Jones_et_la_Derni%C3%A8re_Croisade