The last laugh
Un papy-road-movie assez classique, bien que provenant de Netflix.
Deux anciennes connaissances du show-biz tentent d’échapper au train-train d’une maison de retraite. Ces fortes têtes vont se lancer dans la tournée spectacle qu’ils n’ont pas réalisé 50 ans auparavant. Principalement du one man show dans des petites salles.
Chevy Chase 75 ans est l’impresario et Richard Dreyfuss 72 ans, le comique.
La qualité du film repose essentiellement sur le très bon jeu de l’acteur Richard Dreyfuss. Ce redoutable « performer » est grimé ici pour en paraître plus de 80. Mais il pourrait en remontrer à plus d’un gamin du cinéma. Les bons acteurs ont une telle maîtrise de leur art, qu’un battement de cil bien placé peut leur suffire à tout exprimer.
On le connaît dans ses rôles dans American Graffiti, les Dents de la mer, Rencontres du troisième type et bien d’autres compositions encore. Vraiment un comédien qui a cela dans le sang. Il tourne sans relâche depuis plus de 50 ans.
Dommage pourtant que dans ce film, on ne lui ait pas donné plus de bons textes, en particulier lorsqu’il est sur scène. Car il n’était pas loin de l’extraordinaire. Et il en a visiblement encore beaucoup sous le capot.
A partir de là, vous voudrez bien me pardonner, ce sera une critique subjective. Avec des « je ».
Andie MacDowell, 60 ans en vrai, joue une copine de passage pour le plutôt coincé Chevy Chase, le deuxième larron.
Andie MacDowell qui a l’air rafistolé, continue à faire ses mimiques de toujours. Les mêmes qu’au début, au milieu et visiblement à la fin de sa carrière.
Elle m’a toujours insupporté. Mais c’est un jugement très perso bien sûr. J’imagine, vue son endurance, qu’elle doit aussi plaire à plus d’un. C’est respectable.
De plus, je ne la trouve pas là vraiment à sa place.
Le grand Chevy Chase est crispant aussi, mais cela colle bien avec son personnage.
Il y a l’inévitable scène des pétards et des « champignons » chez les vieux. Avec des effets spéciaux pour faire joli. C’est quand même plus actuel que la scène de défonce au cimetière de Easy Rider, mais pas forcément plus réussi.
Une nostalgie des anciens de Woodstock, je suppose.
Mais il y aussi la scène réussie de l’entrée à la maison de retraite. Dreyfuss déguisé en vieillard sans-dent cacochyme et crachotant et qui surjoue le numéro du persécuté, pour effrayer le novice Chase.
Et le bizutage de Chase devant les autres pensionnaires :
– Dreyfuss qui paraît choqué : Ne redis jamais plus « les vieux » ici. C’est inacceptable.
Puis après un lourd silence, il rajoute : tu dois dire les « futurs morts » ! Eclats de rire !
Le film est un tantinet manipulateur. On y trouve de l’émotion (voire du pathos), mais elle est tellement canalisée et dirigée que cela en devient un peu lourdingue.
Au total, je me suis régalé avec le jeu de Dreyfuss, mais je suis resté un peu sur ma faim.
Je me joins à la très grande majorité de la critique, qui n’est pas très gentille avec ce film.
Et encore je l’ai visionné en anglais. J’imagine le total désastre si le stand-up de Dreyfuss devait être massacré par la traduction.
https://en.wikipedia.org/wiki/The_Last_Laugh_(2019_film)