Passablement mauvais, mais possiblement sauvé par la partie séduction de ce petit zoo humain.
Un joli couple et leurs charmants bambins, habitent dans une belle villa californienne. C’est un quartier luxueux, ils sont isolés, à belle distance des premiers voisins.
Tout va pour le mieux, l’ensemble des paramètres est au beau fixe.
– Leur amour est solide. Pendant ces 14 ans, il n’y a eu aucun accroc au contrat. Ils n’ont ni le temps, ni l’envie d’aller voir ailleurs. Et c’est comme ça.
– Ils jouissent de belles situations professionnelles. Ambiance libérale branchée. Plein de projets.
Madame est une artiste reconnue. Là, elle va partir en week-end avec les enfants. Le mari, joué par Keanu Reeves 50 ans (*), est ici un architecte à la page, façon concepteur 3D. Il ne peut pas venir, car il doit finir un travail.
Le matin du départ, ils sont interrompus dans leurs ébats par les petits. Ce qui n’arrange pas la frustration du mari. Cela va jouer.
Cet ancien disk jokey, qui a assuré une brillante reconversion, est tout seul avec son petit toutou. Après le travail, il en profite pour écouter à fond la musique qu’il aime. C’est déjà ça. En bon Bobo, ce sont des vinyles.
L’orage gronde, il pleut des trombes d’eau.
Knock, knock. Qui frappe à la porte, si tard ?
Deux anges tout mouillés, en vêtements courts et moulants, tombent du ciel.
– A ma droite, Lorenza Izzo, la brune (Chilienne, 26 ans en vrai et femme du réalisateur du film, Eli Roth). Indiscutablement jolie.
– A ma gauche Ana de Armas (transfuge cubaine et 27 ans en vrai), une craquante gamine ultra-bombasse. Irrésistible ! C’est mon choix ! (**)
Elles se sont trompées d’adresse. Le taxi les a laissé là, au milieu de nulle part.
Les petites minaudent, et quémandent intelligemment l’hospitalité, le temps d’appeler un VTT. Elles sont attendrissantes.
Lui, c’est un grand costaud, et elles, de frêles nanas. En principe, il n’a donc rien à craindre. Il entrebâille la porte, et finit par les laisser rentrer.
Elles sont la gentillesse même. De malheureuse victimes des éléments. Mais surtout, d’elles émane un insoutenable sex-appeal.
A ce stade, Keanu garde certaines distances, et passe d’un fauteuil à l’autre pour ne pas céder à la tentation. Celle qui le grattouille depuis un moment.
Mais la frontière entre vice et vertu est proche et fragile, et Nyarlathotep a plus d’un tour dans son sac.
A noter qu’en allant voir le film, on sait d’avance ce qu’il va arriver. Le résumé complet est sur l’affiche et on vient pour cela.
Le VTT viendra dans 45 minutes. Il faut sécher les habits. Les délicieuses créatures sont maintenant en peignoir, elles s’approchent de plus en plus. Au début, elles conservent ce qu’il faut de réserve, mais rapidement tout s’embrase. Les digues de l’élémentaire prudence, cèdent.
Quand le VTT est devant la porte, elles sont nues sous la douche et parviennent sans trop de difficulté à y entraîner le propriétaire des lieux. Le VTT repart vide.
Particulièrement bien vu, ces effort désespérés de Keanu, pour résister à ces adorables poulettes.
Il a beau ressassé tout ce qui devrait l’empêcher de craquer, il est coincé, il doit céder.
Le dernier argument étant direct et clairement en dessous de la ceinture, je ne m’étendrai pas. La plus élémentaire charité, incite à ne pas se montrer indifférent, devant deux petites bouches affamées.
Le thermomètre, c’est nous-mêmes. Qui n’aurait pas envie de lui crier, allez vas-y, c’est sans risque, c’est tout bénéf. Une chance comme cela, cela n’arrive pas deux fois. Je pense que plusieurs XY sont prêts à témoigner, qu’il est difficile de réfléchir sereinement, avec « ça » dans la tête.
Et les ébats de la nuit, sont voluptueux à souhait. Il semble avoir eu raison.
Au matin, les choses se gâtent un peu. Les filles deviennent effrontées et mettent le bordel dans les lieux. Et quand Keanu se fâche, elles lui font croire qu’elles sont mineures et qu’il ferait mieux de la fermer. Il est ahuri ! (*bis)
Par la suite, la situation ne fait qu’empirer. Il finit par se retrouver véritablement prisonnier de ces démones. Elles se livrent alors à une sorte de vengeance généralisée et sadique. N’ayant pas peur du pire. Un peu les Manson’s girls, le gourou en moins.
Psychologiquement, ce n’est pas très convainquant. On assiste à de violence théâtrale et pseudo-moralisatrice. Cela relève plutôt du cauchemar fantasmé, que d’une réalité psychiatrique.
Ce n’est ni de la schizophrénie, ni un délire organisé, ni vraiment une perversion.
On est dans le registre des « psychopathes à double personnalité de fiction». Une variété jekyll/hyde qui ne pousse que dans les romans ou les salles de projection.
Le tout est recolorisé, grâce aux tics de notre époque. Ipod à la rescousse, Revenge Porn virale comme il se doit.
De plus la trame « thriller » n’est pas très rigoureuse. Ces gamines, qui n’en seraient pas à leur premier coup, laissent un tas d’indices, qui les rendent facilement traçables.
Ce film d’intrusion (home invasion) est juste un prétexte pour exposer en long et en large, sexe et violence. L’histoire de donner les petits frissons qui leur manquent, à ce petit monde WASP et bien rangé d’aujourd’hui.
Tout à jeter ? Non, comme fond d’écran animé, je valide la partie séduction de ce petit zoo humain. Le reste du film, on peut couper au couteau de cuisine, triturer à vif à la fourchette, ou enterrer vivant…
(*) Keanu Reeves : cet acteur m’agace. Sans réelle épaisseur, il semble toujours courir après les gadgets de la modernité. Je ne sais vraiment pas ce qu’on lui trouve.
(*bis) Keanu Reeves : … c’est en effet comme grand ahuri, que cet acteur est généralement le plus crédible. Il donne ainsi le meilleur de lui-même. Grrrr… (note mentale : je ne suis quand même pas jaloux d’un zozo pareil ?!)
(**) … je l’ai vu en premier, c’est pour moi…
Prémonition ! J’ai tout de suite pensé que Ana de Armas ferait une très bonne Marylin. Et je viens de lire que Brad Pitt, en tant que producteur, envisagerait de lui donner ce rôle pour Netflix. Sortie en 2021. Espérons que le scénario soit à la hauteur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Knock_Knock_(film,_2015)
Keanu Reeves
Lorenza Izzo
Ana de Armas
Bombasses en danger ?