Avis. La rivière rouge – John Wayne – Montgomery Clift – Résumé (1948) 5/10

Temps de lecture : 3 minutes

Vu sur C8.

Un film de cowboy stricto sensu, puisque tout tourne autour de vaches à convoyer.

C’est un scénario où John Wayne est omniprésent, voire envahissant. Quand un réalisateur le tient celui-là, il ne le lâche pas.

Le tout début est très rapide. John perd une femme aimée, tuée par ces méchants Indiens. Puis il part squatter un terrain qui ne lui appartient pas au Texas. Ce n’est pas grave, car les gars spoliés ne sont que des Mexicains ! Il prend sous son aile un tout jeune gars courageux ; « Cria cuervos… » (*)

Il se passe dix ans et ses 2 vaches en produisent miraculeusement 10.000. Je n’ai pas fait le calcul mais cela me semble beaucoup en si peu de générations bovines (*). Cela dit, autant de figurantes qui font meuh à l’écran est sans doute un exploit.

Après le film se traîne. Les préparatifs sont lassants et l’expédition en soi n’est guère enthousiasmante. C’est long deux heures.

Suivent les inévitables épreuves du western campagnard. Les trahisons, les Indiens, les voleurs, la fatigue, le troupeau qui s’emballe…

Le protégé du début a pris de la graine. Il est devenu … Montgomery Clift. Et comme le vieux s’entête dans un trajet impossible vers le Missouri, l’acteur montant le destitue et prend le pouvoir. Wayne qui croit à sa longue carrière, promet de se venger.

Le jeune arrive à bon port grâce à son astucieux raccourci. Il vend les bêtes à un bon prix. Le vieux revient dans le jeu et tout se termine par une « explication » à l’ancienne. En clair ils se cognent. Comme ils sont physiquement à égalité, ils finissent par faire la paix des braves.

Le film est confondant de vieux clichés. On y voit principalement ce virilisme exacerbé tant daté, qui fait à présent vraiment plouc. Les gars s’expriment en se foutant sur la gueule. C’est à qui sera le plus borné. On se compare les pistolets comme si c’étaient des protubérances masculines.

Les deux personnages principaux s’attribuent forcément les plus belles femelles. Et Wayne n’hésite pas à voir l’une d’entre elle en tant que poule pondeuse. Il lui faut un petit fils, il est prêt à y mettre la moitié de sa fortune.

On est carrément dans l’instinct primaire, très loin de la supposée œuvre d’art qu’y voient certains critiques. Mon dieu que cette histoire de bêtes est bête !

Nos conquérants sont en fait de vulgaires prédateurs. Ils s’emparent des terres des Mexicains. Plus tard ils officialiseront ce vol organisé, en réduisant la taille du Mexique en leur faveur. Ils tuent tous les Indiens qu’ils voient au passage. Tu parles d’une glorieuse épopée !

Wayne est très à l’aise dans cette folle ambiance à la Trump. Son rôle n’est en aucun cas « ambigu » voire « complexe », comme j’ai pu le lire ici ou là. Il est tel qu’en lui même. Et quand bien même il a perdu une bataille au milieu du récit, cela ne fait pas de lui un looser. Il reprend la main au final, avec ce deal fifty-fifty avec son quasi fils Clift.

(*)  « cría cuervos y te sacarán los ojos », confer le film de Saura. « élevez des corbeaux et ils vous arracheront les yeux »

pour la comptabilité bovine voir du côté de Le Vent de la plaine (1960) 7/10 Huston, Lancaster, Hepburn

Eux ils sont à 3000 vaches = travail de toute une vie pour deux familles !

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rivi%C3%A8re_rouge

Mon nom est Wayne, John Wayne…

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