Avis. La route – Film – Mortensen – Résumé. (2009) 4/10

Temps de lecture : 3 minutes

Un film survivaliste inintelligent et attrape-mouche. On a déjà donné. (The Road)

Cette désolation post-apocalyptique là, telle qu’elle est déclinée en long et en large, vise uniquement à provoquer des émotions faciles et basiques chez le spectateur : la faim, la soif, la peur, l’envie d’être protégé. C’est le fond de commerce.

L’histoire de provoque en nous le réflexe défensif du : Ah, qu’on est bien chez soi !

Le seul intérêt qu’on peut lui trouver, tient au plaisir de fermer enfin son téléviseur – pas question de perdre son temps en salle – , pour allez au plus vite visiter son frigidaire.

Le talent de Viggo Mortensen, le père torturé et de Kodi Smit-McPhee, le fils pleurnichard, n’y changent rien. La mère Charlize Theron fait un passage fugace et forcé, juste pour la décoration. Cette tromperie sur la marchandise, est à rajouter à tous les côtés racoleurs de ce trop long métrage.


Ce gosse né juste après l’apocalypse et que l’on voit dix ans après, est étonnamment culturellement pareil à tous les gamins de son âge (ceux d’avant bien entendu). Il sait lire, il parle bien avec un bon vocabulaire etc. Alors que l’école est finie depuis sa naissance. De plus, il a un curieux bagage moral judéo-chrétien, qui vient d’on ne sait où et qui pour le moins peu adapté aux circonstances.

  • Son père ferait mieux de lui enseigner le grand art de chercher des conserves. Il a du retard. Ce n’est qu’à son âge tardif qu’il découvre sa première cannette de Coca !

Passons au plat de résistance.

D’un côté, le monde est désormais composé de très rares gentils qui ne mangent pas les autres et font preuve de grande générosité, alors qu’ils n’ont strictement rien à becter. Et de l’autre il y a les méchants qui n’hésitent pas à tuer les humains pour survivre et se nourrir. Ce qui est d’ailleurs l’occasion de scènes de joyeuse ripaille, de belles réserves d’humains dans un garde manger, de morceaux inquiétants dans les casseroles.

  • Tout ce qui précède est totalement pompé sur d’autres films (dont un très bon film allemand (?) où la catastrophe est due à une montée de la température insupportable, qui est une copie conforme, un copier-coller comme on dit maintenant – l’original valant bien mieux que la copie – et dont je ne retrouve pas le nom)

Et dans la scène finale, il suffit au gosse de demander à un adulte plutôt inquiétant a priori s’il est vraiment un gentil pour savoir la vérité. Et ce gentil adulte qui n’a absolument rien non plus pour déjà assurer la survie de sa petite famille, va bien entendu accepter cette nouvelle bouche à nourrir de bon cœur. C’est la musique de gentil qui nous le dit. Ah, les bons sentiments au cinéma !

On est dans l’absolu n’importe quoi moraliste et larmoyant. Tous les rescapés de la faim absolue vous le diront, dans ces conditions il n’y a plus que soi, avec pour horizon d’être encore là le lendemain, et rien d’autre.

Il y a bien entendu bien d’autres invraisemblances. Comme cet homme très vieux et sans défense, quasi aveugle, qui est toujours vivant après tant d’années. Il faut dire que c’est un gentil et que dans la vraie vie c’est l’increvable Robert Duvall (78 ans). On aimerait bien savoir de quoi il se nourrit ce grand-père, à part d’empathie.

Le pauvre Mortensen retrouve l’homme qui lui a tiré une flèche dans la jambe. Ce méchant est mort et il a un bel arc et tout l’attirail à côté de lui. Pourtant notre nordique ne songe même pas à ramasser ce trésor en défense et attaque. Le dénuement brouillerait l’esprit du héros comme celui du scénariste ?

Le but de la route est de rejoindre la mer. Ce qui est assez débile dans le fond. Tous les vacanciers vous diront qu’il est difficile de se laver à l’eau douce sur une plage sauvage. Alors rien que pour trouver à boire, c’est nul. Et comme le film a pris pour idée de départ qu’il n’y avait plus d’animaux à chasser ou pécher, on ne voit vraiment pas l’intérêt. La mer, c’est juste pour faire joli.

Ce film roule les mécaniques avec plein de dévastations post-apocalyptiques. Des trucages, il y en a en veux-tu en voilà. Il nous sert aussi la grande et sinistre musique qui va avec.

A mon avis Mortensen en fait trop, mais c’est dû en grande partie à son rôle d’obstiné au grand coeur. De part sa condition de grande victime sacrificiel qui défend son petit, il cherche en permanence à attirer la sympathie et la pitié. Cette invasion sentimentale tue tout esprit critique. Ces rôles exacerbés ont très souvent la faveur de la critique. Une critique tellement blasée qu’il lui en faut des tonnes et qu’elle tend à récompenser les plus grosses grimaces.

Mais mon dieu que c’est mièvre, que c’est bête ! Dans ce monde d’après, il y a quand même de la marge entre un univers Rambo et un concept enfants de chœur. Allez un effort ! Place à l’intelligence.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Route_(film,_2009)

Viggo Mortensen
Kodi Smit-McPhee
Charlize Theron
Robert Duvall

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