Dans les années 60, un tel ramassis de clichés et de conventions cinématographiques aurait peut être marché. D’ailleurs c’est effectivement daté car basé sur un roman éponyme du vieux John le Carré. Ce dernier est coscénariste du film.

Mais là en 2001, cette resucée à la manière James Bond le petit, c’est le flop assuré. Et ce, même si on convoque une kyrielle d’acteurs célèbres : Pierce Brosnan, Geoffrey Rush, Jamie Lee Curtis…

Le réalisateur John Boorman n’est pourtant pas un débutant.

Montrer en long et en large, un tailleur so british si affecté, si conforme aux critères supposés d’un serviteur de l’aristocratie, comme cela a été fait mille fois, ne présente plus aucun intérêt. C’est juste un tic filmique facile, et qui en deviendrait presque emm…

D’un côté les méchants et on ne se prive pas de montrer des horreurs commises par ces complices de feu Noriega. De l’autre les gentils révolutionnaires au coeur pur ; les victimes des premiers.

Au centre l’aventurier Pierce Brosnan qui a ses entrées diplomatiques. Le film le montre comme un bandit astucieux qui saura tirer profit des mensonges du tailleur et de la naïveté des services secrets.

C’est cousu de fil blanc (comme un costume de tailleur d’ailleurs). Personne ne peut croire à ces échanges de millions de dollars sans garantie ou à ce déclenchement d’une « opération spéciale » des USA visant à récupérer le canal, sur un quiproquo.

Entre parenthèse, ce fameux boyau entre les deux océans est dit « construit par les Américains ». Ce présupposé écarte toute l’histoire initiale dont la forte participation française.

Cela dit nos acteurs jouent bien. Il est regrettable que cela soit au service d’une si pitoyable cause.

On peut sourire aujourd’hui des côtés outrageusement machistes de Pierce Brosnan. Il y a fort à parier que si c’était sorti maintenant, les féministes radicales auraient hurler au scandale.