Avis. Le Temps des seigneurs. Résumé. Violence, sexe, bondage, servitude. Sandrine Rousseau 6/10

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Un riche couple de Berlinois vit dans une belle maison moderne avec un grand jardin.

Lui est un chirurgien qui gagne des fortunes en faisant des liposuccions. Il est interprété par le très germanique Oliver Masucci, qui semble naturellement faire partie de la race des seigneurs. On sent chez lui une violence à peine rentrée.

Elle est la caricature de la femme aisée au foyer. Il s’agit de Katja Riemann.

Comme le veut la tradition, elle est déséquilibrée et mal dans sa peau. Cela nous vient de la vision marxiste classique. On voyait déjà cela dans le néoréalisme italien.

Leur bonne en a marre du bordel et les quitte. Bourré, le mari met une annonce équivoque. Il parle de recruter un esclave, mais cela se veut au second degré. Encore un coup politique du concepteur Oskar Roehler contre les bourgeois.

Une scène qui se veut amusante, voit débouler des postulants en tenue SM. Ce qui plaît au voisin, un jeune parvenu sans scrupule.

Le couple finit par se laisser convaincre de prendre à leur service un monsieur déjà mûr, mais très bien ; sans doute même trop bien (Samuel Finzi ). Il n’est pas exigeant du tout et se contente d’un toit et d’un couvert. Par contre, ayant possédé un hôtel, il offre un service incroyablement raffiné. Il sert des mets royaux en grande livrée. Il est bon jardinier. On dirait vraiment la perle rare. Il finit par présenter sa femme, une vraie bombasse (Lize Feryn) de 1,80 m.

Il souhaite montrer sa servilité. Il finit même par offrir sa jolie jeune femme au patron. C’est curieux, mais les avantages sont tellement énormes que cela fait taire les inquiétudes. La patronne est conquise car la belle fait valoir ses connaissances ayurvédiques et autre, dans les massages, le sauna et certains breuvages. Le très rationnel médecin n’aime pas trop ces fantaisies, mais comme il a couché avec cette sorte de top modèle, il laisse filer.

Le serviteur prend les devants dans plusieurs dossiers. Il convainc la vieille de mettre en place un vaste système d’alarme et de surveillance. Il prend les devants pour un vieux projet de construction de piscine. Il engage des étrangers sans papier pour cela. S’en suit une ténébreuse affaire de montre volée. Un ouvrier doit être châtié. Mais la punition acceptée par le patron est bien plus sérieuse qu’une restitution suivie d’une simple remontrance En fait le pauvre type va être battu à mort. Et le majordome tentera de se servir de cela pour exercer un chantage.

Le scénario devient assez peu crédible sans qu’on verse dans la comédie, comme on le prétend ici ou là. C’est plutôt une dérive vers une exhibition de violence et de tortures à partir de ce point de non retour. Voilà de quoi rappeler de « bons » souvenirs à ce peuple qui a été jadis tortionnaire.

Le couple est invité à une orgie romaine décomplexée et sans limite. Cela se passe chez le jeune et richissime voisin (Aslan Aslan). Cela sent l’argent sale à plein nez. Sexe, drogue, soumission, humiliations font partis de la « fête ». Encore un cliché sur les riches profiteurs. Mais sans doute que chez certains oligarques on approche ces limites.

Et les serviteurs du début ? Eh bien cela se termine « bien ». Le patron les découpe vivants à la tronçonneuse dans une pièce « spéciale » fournie par le voisin. Du coup, il n’y a plus de soucis à se faire. La vie bourgeoise tranquille peut continuer comme avant.

Ils ne prendront plus de bonniche et apprendront à se faire le café eux mêmes. Au moins, ils n’encourront pas l’amende que prévoit Sandrine Rousseau pour non partage des tâches domestiques. C’est déjà cela de gagné au paradis de l’imbécilité.

Cela m’agace grandement que des critiques peu futés se copient l’un l’autre, pour faire de cet exercice gore contrasté, une satire de la lutte des classes. Il faudrait quand même se réveiller et en finir avec les lendemains qui chantent.

111 minutes, c’est un peu long.

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