Un film facile, qui pourrait satisfaire un public en mal de distractions, mais que je trouve peu emballant.
Cela commence pourtant bien, avec quelques situations nouvelles, et assez comiques.
Un futur beau-père scrute son possible gendre sans la moindre concession. Il en devient même très désagréable.
En réalité, le vieux en a lui-même ras le bol de son mariage. Il tente de dissuader ce jeune de s’y lancer, par tous les moyens. Son attitude hostile est presque charitable.
Les arguments sont justes. La mise à l’épreuve est tenace. Une fois ce premier cap passé, ils s’entraînent mutuellement vers d’autres horizons, plus joyeux. Voire vers une certaine débauche. De vrais « gamins » !
Mais l’intrigue retombe lourdement dans les travers d’une comédie familiale classique.
Le film déjanté du début est vite en panne et brouillon. Les patchs humoristiques ne suffisent plus. Faute de munitions, il se termine en bluette rassurante, ce qui ne peut déplaire aux unis légitimes. Le gros des spectateurs, je suppose.
Les deux gars rentreront au bercail la queue basse et contents de leur servitude. Ce qui contribue à donner à l’ensemble, un aspect moralisateur vieillot.
C’est Chabat qui interprète, ce futur beau-père d’environ 50 ans. Il s’ennuie après avoir vendu sa boite. Il est totalement désabusé, mais encore plein d’énergie cachée. Il décide de renverser la table. C’est le ressort habituel de la supposée crise de la cinquantaine.
- C’est un bon comédien, à la présence remarquable. Pourquoi s’entête-il à jouer dans de mauvais films ?
L’actrice qui incarne sa femme est Kiberlain.
- Je la trouve toujours aussi antipathique, et suffisante. Mais il y a un créneau pour cela, dans les scénarios. Elle reflète notre pauvre époque. Elle a le mérite, de savoir utiliser ses défauts.
Ici, elle mène lourdement un rôle d’une bobo écolo-quinoa, et qui est exagérément conscientisée par la cause des malheureux du Burkina Faso. Sa partition archi-convenue et trop appuyée est médiocre. Sa prestation reste globalement, on ne peut plus faiblarde. Sans doute même en dessous de ses capacités.
Boublil en futur gendre, semble ailleurs. Un peu parce que le rôle veut cela, beaucoup par son inconsistance.
Il est ici un mauvais chanteur-musicien, mais qui va connaître un certain succès grâce à des quiproquos, et autres failles propagées dans les clichés classiques du show-biz.
On ne nous épargne rien.
- La mini-starlette qui a réussi et qui peut se permettre d’être outrageusement capricieuse. Elle vire les uns et les autres d’un simple coup de tête.
- L’impresario environné de disques d’or et qui ne se fie qu’à ses intuitions. Mais qui a le talent de détecter la médiocrité qui plaît.
- Les poupées de luxe qui gravitent autour des messieurs influents. Dont la troublante Elisa Sednaoui, qui elle colle parfaitement à la situation.
- Les boites select et champagne, avec le cerbère-physionomiste facilement corrompu.
- La villa du producteur à Marrakech…
- Des faux sosies incarnés par les vrais vedettes.
- Une rencontre avec Iggy Pop qui ne devrait bien entendu pas avoir lieu… mais qui a lieu quand même.
- C’est du copier-coller, vu cent fois déjà.
La douce et fade Mélanie Bernier est la promise du jeune chanteur et la fille des deux anciens. Elle est certes jolie, mais cela s’arrête là. Sa fonction de négociatrice dans des instances mondiales est peu crédible.
- La moquerie sur l’ambassadeur d’Iran est au summum du mauvais goût. On est clairement dans la dérision potache, du non-regretté style Canal+. Plus impardonnable, cela ne fait plus rire du tout.
Les Français doivent être vraiment en manque : ce film a fait 1 647 260 entrées ! Comment voulez-vous que dans ces conditions, on ne continue pas à leur servir de la daube !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Gamins_(film)
Max Boublil
Alain Chabat
Mélanie Bernier
Sandrine Kiberlain