Avis. Luigi Colani, créateur sans frontières – Génie du plastique bio ! Arte. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

L’homme est fantasque. C’est une sorte de Dali du design. Il se veut imprévisible. Il doit être là où on ne l’attend pas.

Ce texte sur la partie 1/2 de l’émission sera suivi de la partie 2/2 : Avis Colani Japon-Chine, utopiste social ou tricheur du fisc (2/2)

Il possédera un château et s’y comportera comme un Dracula bienfaisant, avec autour de lui sa cour et ses jeunes victimes. Les Japonais feront de lui “Léonard de Vinci du XXe siècle”.

Voyez le nombre de personnages qu’il incarne !

Notre créateur insaisissable a laissé derrière lui (voire devant lui) une œuvre multiple et souvent séduisante. C’est en fait ce qui importe.

Il est l’instigateur d’un revival du mobilier organique sous le nom de bio-design. 90 % de naturel et 10 % de Colani, nous dit-il.

Il a commencé dans la godasse de luxe et a « reculé » le concept de talon dans ses retranchements. Il a beaucoup profité des nouveaux matériaux synthétiques qu’il s’est empressé d’adopter. On crierait au scandale dans notre ère anti progrès, avec le soi-disant retour à la nature qui va avec. Tout est chimique, qu’on se le dise !

Des industriels intelligents ont compris l’intérêt de ces vraies nouveautés. Avec lui, ils ont fait des paris, qu’ils ont souvent gagnés.

Il a vécu au siècle de la bagnole reine. Il s’est attaqué en free-lance aux carrosseries automobiles, comme les grands d’avant guerre qui faisaient de la haute couture personnalisée dans ce domaine. On est loin du prêt à porter standardisé. Ces voitures n’auraient pu avoir aucun intérêt pratique immédiat, en dehors d’une forme d’art élitiste gratuit. Mais il a voulu quand même valider ses concepts en faisant des records de vitesse (il avait étudié l’aérodynamique à la base). Il s’est attaché à faire des véhicules qui consommaient très peu ; à une époque où on ne se préoccupait pas de cela.

En 1989 il a à nouveau détourné une 2cv en lui mettant un moteur électrique et un design révolutionnaire.

Il s’est permis de revoir la Testarossa qui est devenue une Colani Lotec Ferrari “Testa d’Oro” en 1989 avec un record du monde dans sa catégorie à 351 km/h.

Il s’est attaqué au vélo, à la moto, au tracteur, au camion, à l’avion…

En fait il a toujours cherché la reconnaissance ; tout au bout des ses préoccupations de bienfaiteur anti-laideur de l’humanité.

J’ai eu l’insigne privilège de voir une de ses expositions de Karlsruhe, où il avait un atelier. C’était il y a de nombreuses années. Et bien que certains modèles étaient brut de décoffrage, l’ensemble était enthousiasmant. J’étais accompagné et je ne sais pas si elle pouvait vraiment comprendre ma joie soudaine devant tant de nouveautés étonnantes.

image RW originale expo

Vous pouvez voir la suite ici : Avis Colani Japon-Chine, utopiste social ou tricheur du fisc (2/2)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Luigi_Colani

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