Avis. Mafia Blues – psychanalyse De Niro – Billy Crystal – Résumé (1999) 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Un film réjouissant, malin et bien réalisé.

Il est basé sur un argument psychanalytique, qui ferait sourire si d’aventure un nouvel Hitchcock s’en emparait. Mais plus grand monde de nos jours n’ose encore se fourvoyer dans ces fumeuses thèses freudiennes.

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Ici ce psychologisme sert le rire, mais de manière assez subtile. Il n’y a qu’à voir comment le mafieux, incarné par De Niro, sort son flingue, quand on lui suggère qu’il pourrait avoir eu envie de « baiser avec sa mère », en tant que patient œdipien. Et nous rions bien volontiers avec lui.

Et bien entendu De Niro finit par psychanalyser Billy Crystal, en retour. Pas question de laisser tout son pouvoir à un simple psy. Ce qui signe bien sûr la guérison, selon les clichés du genre.

Le tandem Robert De Niro – Billy Crystal est tout bonnement évident.

Le premier apporte dans ses bagages toutes ses expériences de gangster de haut niveau (Les Affranchis, Casino…), mais aussi une bonne dose d’humour et d’intelligence. Il a des attentions qui se veulent délicates, comme cette immense fontaine kitsch qu’il place dans le minuscule jardin du psy. Vraiment drôle, à la manière des grands anciens du burlesque.

Son regard est franc et direct. En cure psychique comme ailleurs, il veut des résultats. Il pense savoir juger les hommes quels qu’ils soient. Et pour lui Billy « est bon », “vraiment bon”.

Crystal, l’intellectuel n’est pas en reste. On pourrait parler à son sujet d’humour juif réactif. Cela tient aussi de son expérience du stand-up.

  • Le journaliste de The Times of Israël  : « Que préférez-vous dans votre identité de Juif ? »
  • Billy : « Vous voulez dire : A part ma circoncision ? »
  • Le journaliste : « Qu’aimez-vous d’autre dans votre identité juive ?
  • Billy : « La narration, la chaleur, le sens de l’humour ».

L’histoire peut sembler plausible dans les grandes lignes, mais l’humour est toujours aux limites de l’absurde. Comme ce brigand qui tombe raide mort, d’un étage élevé, sur le saumon fumé du banquet de mariage.

Lisa Kudrow, l’éternelle Phoebe, joue adorablement ce petit oiseau, qui voudrait juste aimer Billy et régler cette histoire de mariage. Ces liens inoxydables scellés par le maire, étant pour elle, au sommet de toutes les hiérarchies.

  • Le grand caïd n’a vraiment rien à faire dans leur ménage. Forte de son rôle de future épouse, elle n’a pas peur de lui dire. De par sa sacralité, ce sacrement se place au dessus de toutes les règles, y compris celles du milieu. En tout cas, elle le croit fermement.

Chazz Palminteri est un autre habitué des films de mafieux (Il était une fois le Bronx de 1993). Ici, comme toujours, il ne rigole pas. Il est là pour toujours pour cela, se conformer à l’image qu’on attend de ces criminels. Je me demande même si cela n’a pas déteint sur son privé.

Le gros Joe Viterelli incarne ce lieutenant confiant et obéissant, qui connaît ses limites. Il est à la fois lourd, vraiment lourd, mais non dénué d’une certaine délicatesse. Sa façon de vider la salle d’attente du psychiatre est bien connue… et redoutée. C’est l’irruption de la massivité du réel dans le monde ténu de l’inconscient.

Le décalage constant entre la raison des plus forts et la déraison du personnage clef de la mafia, vaut son pesant de cacahuètes. Comme l’oeuf de Colomb, il fallait y penser !

30 000 000 $ bien placés, qui en donneront près de cinq fois plus (142)… et une suite plus chère (60) et moins lucrative (50) Mafia_Blues_2

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Mafia_Blues

https://fr.timesofisrael.com/billy-crystal-revient-sur-sa-carriere-son-enfance-prive-de-pere-et-ses-47-ans-de-mariage/

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