Cette page est quasi exclusivement consacrée à l’excellent travail de Mme Marie Bergström : De quoi l’écart d’âge est-il le nombre ? L’apport des big data à l’étude de la différence d’âge au sein des couples
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2018-3-page-395.htm
Préambule à ma façon :
Il y a une idéologie du partage du travail, du partage des richesses, comme s’il s’agissait d’un compte à somme nulle.
- Cette chimère égalitariste ne tient pas compte de la dynamique permettant d’augmenter la masse totale. Elle abolit l’idée qu’il puisse y avoir des révolutions dans l’invention humaine, qui rabattent bien heureusement les cartes régulièrement. D’ailleurs cette pensée tend à proscrire la méritocratie.
- Tout « favoritisme » par le talent et l’éducation est à éliminer. Cette décapitation des élites potentielles est même vue comme un beau combat ! L’esprit de compétition est honni. On voit à moyen terme et sur le long terme, les résultats de cette médiocratie. C’est très banalement un système de pensée qui bloque la société, voire la mène au déclin.
Ce carcan mental, aux origines très “politiques”, gagne aussi les très intimes rapports homme femme. En particulier dans le domaine de l’âge.
- Il y a une inégalité fondamentale et facilement quantifiable entre les sexes. Mais elle ne correspond pas du tout à l’idée qu’on nous martèle sans cesse. Les femmes vivent largement plus longtemps que les hommes et dans leur retraite elles profitent très largement du travail de toute la population. Ce sont les hommes les perdants si on s’en tient à la seule arithmétique. Position que je ne défends pas.
Les femmes revendiquent qu’on les désire même à un âge avancé. Les hommes seraient astreints à un service de travail obligatoire (STO). On a vu avec la polémique involontairement envoyée par Yann Moix, sur son manque de goût pour les femmes de 50 ans.
On dit moins que les femmes, passé un certain âge, puissent préférer des hommes plus jeunes. L’attrait de la jeunesse provient certes d’un conditionnement évolutionniste, mais les règles sont déjouées dans les recherches amoureuses contemporaines, comme observées sur les sites de rencontre.
On en apprend pas mal dans l’article de Mme Marie Bergström
« Dans la majorité des couples hétérosexuels, l’homme est plus âgé que la femme. Ce fait est étonnamment constant à travers le temps et les continents : dans la quasi-totalité des sociétés connues l’époux est en moyenne plus âgé que son épouse, seule change la magnitude du phénomène. L’écart d’âge est ainsi plus faible dans les pays riches que dans les pays en développement » (Mignot, 2010).
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L’explication ?
« Le fait qu’il existe un écart d’âge moyen entre conjoints au profit de l’homme dans la (quasi-) totalité des sociétés humaines connues semble fondamentalement dériver du fait – apparemment lui aussi universel – que les hommes préfèrent les femmes jeunes et que les femmes préfèrent les hommes d’âge mûr, et ce en raison de l’importance qu’accorderaient les hommes à l’attractivité physique ainsi qu’à la fécondité potentielle de leurs conjointes, et en raison de l’importance qu’accorderaient les femmes au niveau ainsi qu’à la stabilité des revenus ou ressources de leurs conjoints. » (Mignot, 2010)
« les individus s’adaptent plus qu’on ne le croit à l’« offre » de conjoints disponibles : en cas de pénurie de conjoints d’un certain âge, ils se reportent sur des partenaires plus jeunes ou plus âgés ».
(A partir de Louis Henry, 1966)
« l’écart d’âge apparaît avant tout comme une revendication féminine. À tous les âges, les femmes font preuve d’un « refus de l’homme plus jeune » qui n’a pas d’équivalent chez les hommes » (Bozon, 1990b)
Et bien entendu on en vient rapidement aux attaques contre un déséquilibre qui serait du à « la domination masculine » (Bozon, 1990b, p. 329)
Ou bien « Cette norme de l’initiative masculine ôte aux femmes un pouvoir d’action important. »
Étude à partir des « réalités » des sites de rencontre
En France en 2013, 12 % des femmes et 16 % des hommes âgés de 26 à 65 ans déclaraient s’être déjà inscrits sur un site de rencontres.
Préférences d’âge déclarées :
« Qu’ils aient ou non un « âge idéal », les candidats à la rencontre affichent des seuils d’admissibilité plus larges. Les hommes indiquent un intervalle moyen de 13,8 ans (entre l’âge minimum et l’âge maximum) et les femmes un intervalle moyen de 10,9 ans. »
La jeunesse désirée par les homme de plus de 60 ans est bien plus marquée, pouvant aller facilement jusqu’à moins 15 ans. Ils refusent systématiquement les partenaire ayant leur âge ou plus.
Les femmes mûres n’ont rien contre un partenaire plus jeune !
« Les observations de Meetic donnent à voir une inversion des attitudes avec l’âge. Chez les jeunes, ce sont effectivement les femmes qui réclament le plus nettement une différence d’âge en faveur de l’homme. À partir de 35 ans, elles s’ouvrent cependant progressivement à l’idée d’un partenaire cadet, en même temps que l’éventail se resserre autour de leur âge propre. »
Vifs remerciements à Mme Marie Bergström pour la clarté et la pertinence de son exposé.
Bergström Marie, « De quoi l’écart d’âge est-il le nombre ? L’apport des big data à l’étude de la différence d’âge au sein des couples », Revue française de sociologie, 2018/3 (Vol. 59), p. 395-422. DOI : 10.3917/rfs.593.0395. URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2018-3-page-395.htm