Il y a des noms comme Chabrol qui font espérer. Mais finalement, on ne sait pas trop pourquoi. On a du mal à citer plus de 2 œuvres de lui qui nous aient vraiment marquées.
Curieux comme la critique se croit obligée parfois d’être élogieuse (*) Faisant ces complaisances là, ils sont les fossoyeurs du bon cinéma.
Le thème de la paternité selon qu’elle est génétique ou de circonstance ou le thème des bébés échangés, c’est plutôt traité ici comme des sujets de bistrot. Rien de bien fameux, au mieux de la grosse psychologie de comptoir.
Une Isabelle Huppert, un tantinet psychotique et criminelle, qui veut du mal à tout le monde, tout en affichant une feinte empathie, ce n’est guère plus brillant. Surtout face à un Dutronc conscient mais singulièrement passif devant tout cela. D’emblée, cela ne tient pas debout.
Ce film ressemble à un mauvais téléfilm. Déjà par la prise de vue.
C’est mécanique et sans aucun feeling crédible.
Tout est lent, laborieux, fastidieux. Ça grince de partout. Et cela n’aide pas beaucoup, ces plans sans musique, avec de pesants bruits du quotidien.
Et quand il y a de la musique, c’est pour nous montrer la cuisine des pianistes en train de faire des gammes. Rien de plus qu’un reportage, en quelque sorte. La musique classique on aime bien, mais cela ne suffira pas à nous faire prosterner devant le réalisateur.
Tout est archi souligné en permanence. On est sur des rails sans possibilité de penser par soi-même, sans la moindre liberté d’imaginer. C’est frustrant cette façon de faire rigide et directive, car le spectateur va soit plus vite, soit plus lentement dans sa tête. Et il est donc le plus souvent à contre-courant.
Et on n’a pas forcément envie de se prendre dans la figure ces indications lourdingues – vraies et fausses pistes – de Monsieur Chabrol.
De plus pour les besoins du scénario, on bricole ici ou là des éléments peu crédibles. On a besoin à un moment d’une analyse toxicologique. Allez hop, on va faire d’un des protagonistes, un toxicologue…
Chabrol marche aussi dans les rebondissements à deux sous.
D’abord vous avez des messages hyperlourdingues, comme … le père et sa possible fille échangée sont comme par hasard tous les deux pianistes avec le même caractère… et la fille a strictement les même poses que la potentielle autre mère. C’est patent sur les grands posters bien en évidence.
Alors bien sûr vous pensez qu’il y a bien eu échange ?
Deus ex machina, le Chabrol nous crée une troisième filiation de toutes pièces. Un nouveau père bien inutile et qu’on ne verra jamais. C’est vraiment nul.
Les deux vedettes principales, Huppert et Dutronc semblent égarées là-dedans
Les autres sont médiocres ou franchement mauvais. La fille en particulier, Anna Mouglalis, joue on ne peut plus mal et pourtant se la pète en permanence. L’arrogance est bien le mal français.
Chabrol, de ce qu’il montre, paraît aussi froid et peu enthousiasmant que ses personnages.
Il semble vraiment manquer une case affective à tout ce petit monde.
Le génie (?) de 70 ans est aux abonnés absents.
Le cinéma français est mal barré, si l’on en est à encenser ces sénilités mal fagotées (*)
(*) Critiques qui donnent 5 étoiles sur 5 – Un coup consensuel à droite un coup consensuel à gauche. On croit rêver !
Le Figaro Magazine
par Daniel Toscan du Plantier
Jamais peut-être Chabrol n’a été aussi près de son père et modèle, Alfred Hitchcock, dans la maîtrise d’une réalisation impeccable, avec l’ironie sous-jacente, le goût du mystère impliquant la complicité active du spectateurs.
Le Monde
par Jean-François Rauger
Merci pour le chocolat fait partie de ces films qu´il faut voir plusieurs fois. Sans doute pour multiplier son plaisir mais aussi pour aiguiser son regard et savourer le génie de son auteur.
Les Inrockuptibles
par Frédéric Bonnaud
(…) un bijou expérimental drapé dans l’élégance du classicisme.
La critique complète est disponible sur le site Les Inrockuptibles
Libération
par Didier Péron
(…) Merci pour le chocolat est un must, une épure suisse démarquée d’un roman américain de Charlotte Armstrong que le cinéaste et sa coscénariste psy, Caroline Eliacheff, ont élagué, nettoyé, asséché (…)
Télérama
par Louis Guichard
Merci pour la mise en scène donc, et pour tous ces détails incongrus sur lesquels le cinéaste se garde bien de s’attarder, mais qu’on ne peut s’empêcher d’ausculter avidement comme autant d’indices, de prémices…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Merci_pour_le_chocolat
Isabelle Huppert
Jacques Dutronc
Anna Mouglalis
Rodolphe Pauly