Le titre anglais est plus malin, avec quelque chose qu’on peut traduire abruptement par « rapide ou mort ». (The Quick and the Dead)
Mazette quelle distribution ! Que tout cela est prometteur… sur le papier !
Il fallait oser mettre Sharon Stone en reine de la gâchette. Elle force son regard noir, pour bien souligner qu’elle est bien fâchée. Vouloir insuffler à cette actrice tant de virilité, en devient grotesque. La belle rebelle a une cause. Elle cherche par tout les moyens à régler son compte à celui qui a détruit sa famille. Vengeance, vengeance !
Et Gene Hackman est ce méchant là. On a à faire à un grand caïd qui règne sur la ville par la terreur, As usual. Son humour est macabre. Tout le monde le déteste, même son fils, incarné par un tout jeune Leonardo DiCaprio.
Les chiens ne font pas des chats. Le gosse s’amuse à tuer et comme il a la gâchette facile, il prétend prendre la place du père. Lequel le méprise en retour, vu qu’il tire plus vite que lui. On est dans le simple, voir le simplet.
Pour couronner le tout, ce mouflet est supposé coucher avec la grande dame. Impossible d’y croire. C’est l’actrice qui a tout fait pour qu’on enrôle le petit. On peut donc se poser des questions (j’rigole).
Russell Crowe n’est pas en reste. C’est un ancien comparse du chef. Mais il a viré sa cuti. Désormais c’est un pasteur non violent. Le pervers Hackman, qui le garde prisonnier, fera tout pour l’impliquer dans des duels à mort. Russell aura bien du mal a garder sa ligne de conduite inspiré du célèbre « tu ne tueras point ». Là encore, c’est Sharon qui a insisté pour qu’on l’embauche. Mais qu’est ce qui lui arrive à la môme de Basic instinct ? Faut quand même dire qu’elle a mis du pognon dans le film.
A partir de là, le scénario peu intelligent se contente d’enchaîner les duels.
Dans les faits, ce n’est qu’une pâle caricature de néo-western spaghetti à la Sergio Leone. On nous font le coup des vêtements « d’époque » ; comme pour ces baroqueux de la musique classique qui tentent de paraître novateurs juste en jouant avec de vieux instruments. Les gros plans sur la sueur et les colts sont autant de classiques. Il manque juste un sosie du regretté Ennio Morricone à l’orchestre.
Le film n’est pas assez sérieux pour être apprécié par les amateurs du genre et pas assez subtilement loufoque pour en faire une parodie satisfaisante.
Il y a cependant de belles images et le curieux plaisir de voir ces grands acteurs, dont certains sont naissants, se dépatouiller dans quelque chose qui n’est pas fait pour eux.
Échec commercial. Raimi ne touchera plus jamais au western.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mort_ou_vif_(film,_1995)
Sharon Stone
Gene Hackman
Russell Crowe
Leonardo DiCaprio