Avis critique. Noiret, Azéma, Tavernier, La vie et rien d’autre, soldat inconnu 8/10

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J’ai déjà vu ce film plusieurs fois, avec chaque fois des sentiments différents. Il y a longtemps cette atmosphère cadavérique m’importunait. Et je trouvais le film trop long et un peu ennuyeux. Je n’avais pas envie de faire l’effort d’aller au-delà de ces premières impressions.

Par la suite ma défiance s’est un peu atténuée.

Et cette fois ci, j’ai été surpris d’y voir un film plutôt gai et badin. Au fond ce n’est pas sinistre du tout, contrairement à ce que je pensais jadis.

Il y a bien entendu les corps, la pestilence, les meurtrissures, les gueules cassées, le désespoir des familles et toutes ces choses qui s’imposent d’elles mêmes. Mais sur ce terreau presque inacceptable poussent de bien jolis sentiments. Comme il est dit d’entrée de jeu, il y a d’abord La vie et rien d’autre. Tout était dit et je ne l’avais pas bien compris alors.

Le rythme est quand même un tout petit peu lent. Est ce fait exprès, comme pour figurer ce long défilé des morts inconnus qui durerait 11 jours et 11 nuits ?

Je suis encore perplexe sur le traitement politisé du sujet. Mais on est coutumier de cela avec notre Tavernier, qui était bien engagé dans une gauche radicale et pacifiste. On sent bien son antimilitarisme à fleur de peau et plus encore son rejet de ce qu’il pense être la main agissante du complexe militaro-politico-industriel. Il désigne clairement les grandes familles qui sauvegardent leurs intérêts, de part et d’autre du Rhin, même en temps de guerre.

Le film cependant est bien traité. Je le trouve intelligemment elliptique. Il n’encourage pas la paresse du spectateur, il nous donne à deviner. Et on éprouve du plaisir à le faire.

Noiret et Azéma sont tout bonnement parfaits.

Tavernier c’est désormais la mort et rien d’autre (25 mars 2021)

Le scénario du film vous est raconté ici : La vie et rien d’autre (1989) 8/10 Noiret, Azéma, Tavernier

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