Polanski, l’incroyant au Diable, auto-sodomie par sa propre chasteté (Dali)

Temps de lecture : 3 minutes

Chez Polanski, l’incroyant, le surnaturel est toujours menaçant. Ce qui paradoxalement lui donne une réalité.

Mais c’est toujours chez lui une approche borderline ; un affreux pied fourchu dedans, un beau pied christique mais ensanglanté dehors.

C’est une analyse en trois parties :

I) Explication. 9ème porte. Résumé. Polanski initié athée. Necronomicon. Livre Révélation

II) Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

III) vous êtes ici : Polanski, l’incroyant au Diable, auto-sodomie par sa propre chasteté (Dali)

Petit détour par les sixties.

Rosemary’s baby, c’était un an avant que la femme de Polanski, Sharon Tate, et l’enfant qu’elle portait, aient été sauvagement assassinés, par une secte satanique.

Je dis cela juste pour l’ambiance. Car si le réalisateur s’intéressait déjà à des thèmes hautement diaboliques, il n’y avait là bien sûr, pas de relation de cause à effet, ni de prophétie autoréalisatrice.

Constatant les rapprochements possibles, entre le prémonitoire et satanique Rosemary’s baby et le massacre démoniaque arrivé si peu de temps après, je me suis permis de lui demander en 2020, si à défaut de croire lui-même à Satan , il n’était pas devenu un peu superstitieux.

C’était sans doute à une mauvaise période, celle des attaques sur son comportement passé. Il ne m’a pas répondu.

  • Sur la mineure dans l’Affaire : «Elle m’a meurtri, mais maintenant elle se meurtrit toute seule, avec son puritanisme. Ça me fait penser à un tableau de Dali, la Vierge auto-sodomisée par sa propre chasteté

Le diable est partout, mais il reste invisible

Le diable, ici comme dans notre film, n’est jamais vraiment montré, il se reflète surtout dans les personnages qui le vénèrent. Une lumière noire, quelque part derrière des faux-semblants souriants. Difficile à détecter, en habits civils, le bougre aux pieds crochus.

En dehors de la fréquentation forcée du Belzébuth hitlérien, qui a valu à sa famille d’être décimée lors de la Shoah, dont sa mère, il n’a pas de connexion personnelle, en tout cas autre que cinématographique, pour ce thème du Maudit.

Au contraire, Polanski ne croit ni au Diable, ni à Dieu. Il se dit athée. Tout au plus, se méfie-t-il des mauvais présages.

Il sait qu’à tout moment, quelque chose peut nous tomber sur le coin de la figure. Ça lui arrive d’ailleurs en ce moment même, une fois de plus.

Et on peut comprendre que cet anxieux n’ait pas envie de provoquer davantage le mauvais sort.

Certes, on devient tous un peu superstitieux dans les moments de grandes tensions. Et peut-être surtout dans la création artistique. Mais il ne faut pas y voir une vraie croyance.

Si vous cherchez bien vous trouverez le démon partout, y compris dans ce dernier film J’accuse… avec l’île du Diable bien sûr. Mais là c’est juste une coïncidence.

Le diable se cache dans les détails comme dans l’admirable Carnage où un grain de sable finit par donner des conséquences dramatiques.

Dans The Ghost Writer, le fantôme malfaisant est avant tout dans le titre.

La Neuvième Porte (The Ninth Gate) est le gros morceau qui traite frontalement de Lucifer. Cette « entrée » fera l’objet d’un traitement à part. C’est là : Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

Comme le dit Frater LCF

On peut se référer à une interprétation gnostico-platonique quasiment canonique: Corso serait Lucifer, incarné dans sa descente dans ce monde, et donc amnésique quant à son essence véritable. Le rôle du livre-épreuve et de la jeune femme (Sophia?) est de le conduire (initier) à la réalisation de sa véritable nature (son palais de lumière). –> Nunc scio tenebris lux

On ne va pas refaire toute la filmographie, pour tenter de débusquer le diable, c’est un jeu un peu stérile. D’ailleurs pour certains, le diable c’est Polanski.

Nathalie Rheims a une révélation sur notre époque suite à l’incendie de Notre-Dame :

« Je me suis dit que Diable était en train de prendre le pouvoir sur notre monde. En tout cas, sur un plan romanesque ça pouvait tenir. »

« Et là, devant ma télévision, je me dis, le voilà, c’est lui mon Faust. C’est Polanski ! Il est là ce personnage sur lequel toute l’époque se cristallise au prisme de ce qui se passe dans cette cérémonie. A partir de là je fais le pari, fictionnel, qu’il y aurait un pacte passé entre le Diable et lui. »

« il ne m’a jamais dit bonjour. J’ai toujours eu l’impression d’être une chaise vide et qu’il laissait dans son sillage un courant d’air glacial. »

I) Explication. 9ème porte. Résumé. Polanski initié athée. Necronomicon. Livre Révélation

II) Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

III) Vous étiez ici : Polanski, l’incroyant au Diable, auto-sodomie par sa propre chasteté (Dali)

La suite est là : Avis. Neuvième porte. POLANSKI ROMANesque, psychanalytique, ambivalent ? Le Monstre sur le seuil

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/polemique-polanski-roman-le-livre-qui-associe-le-cineaste-au-diable-16-09-2020-8386068.php

https://www.liberation.fr/portrait/1999/08/26/roman-polanski-66-ans-remet-le-diable-en-scene-trente-ans-apres-rosemary-s-baby-le-malin_280631/

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_V%C3%A9nus_%C3%A0_la_fourrure_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Neuvi%C3%A8me_Porte

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