Avis. Raccrochez, c’est une erreur – Barbara Stanwyck – Burt Lancaster – Litvak – Résumé. (1948) 7/10

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Une jeune femme, jouée par Barbara Stanwyck, apparemment bien sous tous les rapports, tombe amoureuse de l’élégant personnage interprété par Burt Lancaster. Elle est riche et vorace. Elle n’accepte pas qu’on lui résiste. Lui est pauvre et quand même un peu arriviste. Il se laisse convaincre. Le « marché » est intéressant. Et donc il délaisse la pâlotte provinciale, sa promise, campée par Ann Richards, pour cette femme aisée, couverte de bijoux.

(Sorry, Wrong Number)

Le père de cette dernière est à la tête d’une prospère industrie pharmaceutique. Il ne voit vraiment pas d’un bon œil le futur mari de sa fille. Mais elle est obstinée. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il accepte l’union et donnera un poste de vice-président au gendre. Ce poste non rémunéré et sans responsabilité ne plaît pas du tout à notre guépard. Il dépend entièrement de sa femme, pour ce qui pourrait être considéré comme de l’argent de poche. L’arroseur arrosé. Il fini par se révolter et cherche un boulot ailleurs. Les dés sont pipés. Le beau-père qui a le bras long, bloque toutes ses velléités. Et il lui fait savoir. Le beau gosse, qui est bel et bien prisonnier, n’a plus de possibilités d’issue honorable. Il devra désormais agir en cachette et sans doute sortir du droit chemin.

Deux ans après son mariage, la Stanwyck a contracté une étrange maladie qui la cloue au lit. Elle a besoin d’une chaise roulante. Mais les symptômes sont bizarres. Ce serait une résurgence d’un mal passé.

Elle intercepte par erreur une conversation téléphonique entre deux malfaiteurs. Il n’y a aucun doute, ces hommes s’apprêtent à tuer une femme. Elle fera tout ce qu’elle peut pour prévenir le central, la police etc. Mais rien n’y fait. La piste n’est pas assez étayée. Et cela pourrait être un canular.

Son mari Burt ne rentre pas ce soir, comme c’était pourtant prévu. De fil en aiguille, en interrogeant les uns et les autres, grâce à ce fameux téléphone, elle finit par découvrir des choses curieuses.

Ann Richards, la femme délaissée, est revenue dans le jeu. Elle a épousé un avocat attaché au bureau du procureur. Et grâce à cela, elle a entendu que Burt serait mêlé à une sale histoire. Elle prend rendez-vous avec lui pour le prévenir. Et la secrétaire a gardé trace de cette rencontre. Barbara finit donc par être informé.

Mais cela ne s’arrête pas là. Ann a suivi les enquêteurs jusqu’à un bâtiment délabré sur une sinistre plage de Staten Island. Elle a assisté à un curieux manège, avec en particulier la transmission d’une serviette au contenu inconnu.

Un chimiste de l’entreprise n’arrête pas de téléphoner pour tenter de joindre Burt. Plusieurs noms reviennent régulièrement. Que tout cela est mystérieux et angoissant !

Barbara apprend que son mari a interrogé son médecin sur sa maladie de coeur. Une lettre aurait du lui parvenir à elle, suite à cet entretien. Elle n’est jamais arrivée. Pourquoi ?

L’étape suivante nous dévoile, qu’en effet Burt est dans de sales draps. Il a volé des formules de nouveaux médicaments, au sein de sa boite. Il s’apprête à les vendre.

A ce stade, on nage complètement. Quelle femme est menacée ? Burt est-il compromis au-delà de ce vol ? Barbara est-elle vraiment malade ? Quel jeu joue le mari d’Ann, l’adjoint du procureur ? Qui sont ces mystérieux autres intervenants ?

Le réalisateur a pris soin de disperser les indices, littéralement façon puzzle, au point de nous dérouter suffisamment, tout en nous laissant l’espoir qu’on puisse tout reconstituer. C’est habile. On pourrait dire hitchcockien.

Bien sûr, on pressent que la victime pourrait être la Stanwyck elle-même et que Lancaster ferait un bon assassin. Mais on reste sur sa faim. Les indices sont conjoncturels comme aiment à dire les Américains. Que tirerait-il de ce meurtre ? Il n’hériterait de rien et son beau-père ne verrait aucun intérêt à le garder.

Il n’y a donc rien de décisif. C’est un teasing croissant de bon thriller.

L’intelligente Barbara Stanwyck est bien entendu parfaite pour ce rôle très ambigu. Elle n’est pas moins manipulatrice que son mari. Elle joue de sa supposée maladie. Mais elle reste coincée par son déni, sur son lit, dans cette souricière.

  • C’est une actrice atypique s’est imposée d’emblée. Un peu comme la Magnani, avec laquelle je trouve des points de similitudes. Son appétit pour Lancaster est totalement feint, puisqu’on la donne pour une des plus célèbres lesbiennes d’Hollywood.

Un des rôles principaux est tenu par ce fameux téléphone. Cet objet moderne et utile de l’époque est au centre de l’intrigue. Comme maintenant pour ces nombreux scénarios sur Internet et ses complications possibles. Chaque époque exploite sa modernité.

Le réalisateur Litvak s’en sort bien.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Raccrochez,c%27est_une_erreur!

Barbara Stanwyck
Burt Lancaster

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