Avis. Royaume interdit. Film Jackie Chan alcoolique ! Kung-Fu – Wu Cheng – Résumé (2008) 6/10

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Vous auriez une seconde à m’accorder ?

Vous allez voir, elle va être bien remplie. Pour vous spectateur elle va durer deux heures.

Il peut s’en passer des choses en une seconde de cinéma et/ou de mythologie.

Pour le jeune Michael Angarano, elle va s’étendre sur plusieurs jours.

Et pour le Roi-Singe (Jet Li), vous pouvez compter sur au moins quelques siècles par seconde.

  • Ce récit légendaire du Roi-Singe vient en partie des « Pérégrinations vers l’Ouest ». Il a été écrit par Wu Cheng En au XVIè siècle. Il est très connu en Chine. Il y est dit, que de consommer sa viande de singe vous accorde 10.000 années de vie. Cela vous donne une idée de l’échelle de temps.

Pourquoi est-ce que je vous raconte cela ?

Parce que notre jeune héros qui vit aux USA, qui adore les films de Bruce Lee, va se retrouver embringuer dans cette histoire semi-médiévale dans l’empire du Milieu. Pourtant, cet adolescent très moyen mène jusqu’à présent une morne vie dans une métropole métropole impersonnelle et glauque.

Il fréquente un vieux chinois, qui est prêteur sur gages et qui lui vend à bas prix de vieux DVD d’arts martiaux.

Un soir notre jeun héros est amené de force dans cette boutique par des malfrats du quartier. Il se prend un gros coup sur la tête en essayant de contrer cette tentative de vol.

Mais comme il tente de sauver une belle canne ouvragée hors d’âge, il va être propulsé instantanément dans un autre espace temps. Ça paye toujours la préservation des reliques chinoises.

  • C’est comme pour les pochettes surprises, on peut tomber parfois sur une baguette magique. Moi je ne jette rien, on ne sait jamais.

Notre petit Michael Angarano ne paye pas de mine. Il sera pourtant ballotté dans une énorme saga asiatique, dans laquelle il finira même par jouer un rôle clef. « Petit à petit, l’oiseau fait son nid! »

  • en chinois : 滴水穿石 (zh) dī shuǐ chuān shí (la goutte toujours répétée creuse la pierre) ; 聚沙成塔 (zh) jù shā chéng tǎ (en ramassant les sables on fera une tour)

C’est en effet ce petit bonhomme insignifiant de l’Ouest qui libérera le Roi singe.

  • Comme jadis les Américains ont sauvé l’Asie de l’emprise japonaise… ou un truc comme cela.
  • Il faut que j’arrête les analogies foireuses. Ce n’est pas vraiment de ma faute, j’ai fini par m’ennuyer ferme avec ce baston acrobatique incessant… il faut bien que je m’occupe.

Quand le but est atteint, il revient gentiment chez lui, à sa place aux USA. Juste là où une seconde avant, il se faisait corriger. L’espace temps est rapiécé à la colle cyanoacrylate instantanée. Cette fois il l’emporte au combat de rue. Tout baigne. Il a quand même hérité de son expérience. Ne chinoisons pas.

Fleur de cerisier printanier sur le gâteau, il n’aura pas à pleurer toute sa vie la jeune fille Liu Yifei qui l’a accompagné dans son aventure, et qui est morte dans ses bras. Il se rendra compte que l’avatar de celle-ci, est ici bien vivant. Ce beau moineau doré travaille juste dans le petit magasin d’à côté. Tout est bien qui finit bien. Le guerrier est récompensé, comme il se doit.

Ce Kung-Fu baston n’a rien à voir avec le Gong fu.

Et même si on peut y trouver une certaine grâce, on est franchement dans le chimérique, tant cela devient humainement irréalisable. Cette inflation de pirouettes impossibles ne tiennent plus de l’art martial mais des prouesses du trucage et des images de synthèse. Les vraies vedettes sont les gars derrière leurs ordinateurs, pas tous ces petits gars qui s’agitent devant la caméra.

Les vieux psychanalystes, qui ont quand même résisté au temps, ne manqueront pas de voir un symbole phallique (ils en voient partout) dans ce long bâton orné qui donne le pouvoir. Jusqu’à quand donc, ils vont encore nous embêter ceux-là.

Comme il y a quelques très jolies femmes dans cette histoire, on comprend qu’elles puissent s’intéresser à l’élixir de longue vie. On ne peut que leur souhaiter de rester éternellement belles, même si celle qui a la crinière blanche; Li Bingbing, est vraiment une mauvaise fille.

Manger du singe n’étant pas politiquement correct, on a modifié l’histoire et mis sagement le produit non traçable dans une bouteille. Charge aux furies de s’en emparer.

Ah oui, il y a deux pointures des arts martiaux, Jackie Chan et Jet Li. Le premier est vieillissant et porté sur la bouteille. Il faut te ressaisir Jackie ! Le deuxième Jet Li, fait des singeries. Je ne le connaissais pas. Il paraît que c’est un bon lui aussi.

La tolérance aux arts martiaux asiatiques assénés de la sorte, quasi à chaque seconde du film, est inversement proportionnelle à l’âge. Et sur ce coup, je me sens immensément vieux.

Cela dit les images sont belles… alors comme fond d’écran à la rigueur.

PS : la splendeur de ces Madone (sainte ou démone) parle à toute la planète. Il y a bien une constante universelle dans cette esthétique de la grâce. Qu’on arrête de nous bassiner avec la soi-disant relativité de la beauté. Ça c’est un argument de moche.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kung-fu_(terme)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sun_Wukong

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_P%C3%A9r%C3%A9grination_vers_l%27Ouest

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Royaume_interdit_(film)

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