5/10 par solidarité – mais intrinsèquement 3/10.
Un film expérimental arménien que je trouve plutôt difficile à regarder et pas mal maladroit. De par ses juxtapositions, on se croirait au début du surréalisme, sans son aspect révolutionnaire et en nettement moins ludique. Il emprunte aussi beaucoup aux techniques du muet.
L’alibi scénaristique consiste à retranscrire en images suggestives, des états d’âmes assez dépressifs d’un poète du cru, Sayat-Nova, du XVIIIe siècle. Les différentes phases correspondent à des étapes de sa vie. Ce récit est loin d’être évident pour nous. Le réalisateur « soviétique » parle d’un travail axé sur les symboles. Lesquels sont en grande partie religieux.
Les acteurs, qui font en général la gueule, revêtent les costumes de l’époque. La mise en scène utilise les vieux édifices de son pays. Lesquels sont passablement lourdingues. La musique n’est pas en reste.
Ce n’est qu’une succession de plans fixes plus ou moins animés. Cette fatigante accumulation découle d’un processus d’épuisement, jusqu’à la corde, de combinatoires visuelles assez simples. On tient un plan et on le décline jusqu’à plus soif, en faisant varier tel ou tel paramètre. On ne peut pas compter sur une cohésion de l’ensemble. Ce n’est que du bout à bout.
Je l’ai regardé jusqu’à la fin, car cette œuvre a des fortes vertus hypnotiques. On peut compter sur ce long-métrage coup de massue, pour s’endormir très rapidement. Et ce, d’autant plus que l’hermétique VO nous berce encore plus.
J’imagine que devant un tel spectacle, vraiment à part, en reconnaissance d’une Arménie chrétienne assassinée, mais aussi pour son côté ethnologique, on se doit d’élever la note et de ne pas juger exclusivement selon nos critères. C’est pourquoi je mets un 5/10 à ce qui intrinsèquement est plutôt du côté du 3/10.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sayat_Nova_(film)
