Avis. Shérif à New-York – Don Siegel, Clint Eastwood – Résumé (1968) 5/10

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Nous sommes maintenant dans les années 20 (202*) et plus de cinquante années se sont écoulées !

Il y a un côté plutôt rigolo, dans ce qu’on peut voir ici, de ce monde fantasmé d’avant.

Le scénario date de 1968 et pourtant il est encombré des clichés tenaces de décennies de productions policières passées. On se croirait dans un cowboy d’immédiat après guerre.

Voilà un film qui a vraiment du mal à faire la transition sociétale des années 60. Pourtant il n’a pas le choix, c’est dans l’air du temps. Il en parle donc, mais de manière réductrice et orientée. Il flatte ainsi le public des vieux westerns « blancs ».

Vu de la caméra de Don Siegel, et avec la complicité de Clint Eastwood, le monde est dur et carré. Et le message est que c’est bien comme cela.

Il y a d’un côté les hommes dominants qui ne se laissent pas marcher sur les pieds et de l’autre des femmes qui doivent être aimantes, silencieuses et dévouées. On rajoute à la deuxième catégorie les hippies et apparentés.

Cette faune interlope et cosmopolite est au mieux hypocrite et cache alors des couteaux sous les chemises à fleur. Au moins, ce faisant, ils partagent les valeurs cowboy de violence et de vengeance.

Et au pire c’est un ramassis de drogués passifs et inutiles qui accaparent les jeunes filles bêtement idéalistes, voire paumées.

Avec de telles larves, impossible d’endiguer le communisme rampant, au Vietnam comme à la maison. Voilà l’idéologie que distille encore ce long-métrage ringard.

Tout repose sur les épaules de Clint Eastwood qu’on pourrait qualifier facilement de conservateur, mais qui semble aussi politiquement opportuniste. Il se définit comme un républicain libertarien fiscalement conservateur, mais socialement libéral (Wikipédia). Il est aussi ambiguë sur les armes. Il est pour leur contrôle mais jusqu’à un certain point.

Ce gros macho invétéré tombe les filles sans prendre de gants. Elles aiment cela ! On est encore à l’époque ciné où un baiser appuyé du mâle faisait tomber en pâmoison la moindre gamine réticente. J’ai du rêver d’avoir cette recette imparable. Qu’on est naïf quand on est ado.

Et bien entendu ses thèses sont les bonnes puisqu’il séduira facilement une fille située de l’autre côté de la barrière. Cette coquine minuscule et mignonne interprétée par Tisha Sterling est la poulette du méchant. A noter pourtant que l’infect joué par Don Stroud est une armoire à glace pleine de testostérone. On a donc un combat de coq à tous les niveaux, tête à tête, bras de fer et sous la ceinture.

Il n’aura aucun mal non plus avec la femme flic bien pensante jouée par Susan Clark. Elle sera vraiment accro à cet homme avec un grand H. Toujours le même thème du mâle alpha.

Mon dieu que tout cela a bien changé. Pas toujours en mieux d’ailleurs.

Et dans son travail de policier rebelle, seule l’ultra-violence lui permet d’arriver à ses fins. Au diable les contraintes réglementaires et les admonestations de la hiérarchie. La vérité est dans les mains de celui qui s’affranchit des limites. Lee J. Cobb, son chef sur les lieux, n’a qu’à bien se tenir. D’ailleurs secrètement Lee est admiratif des libertés que prend Clint. Et bien entendu la méthode non orthodoxe sera payante. C’est fou comme un pays respectueux de la loi admire en cachette les voies directes du châtiment. Il y a des regrets de la justice expéditive et du lynchage là derrière (Charles Lynch (1736-1796)) (dernier lynchage « célèbre » en 1981)

Tout le film défouloir est basé sur ces simples préceptes.

En ce qui concerne l’humour tout est dans une métaphore filée sur ce cowboy au look texan mais qui est de l’Arizona. Cette erreur est répétée volontairement dix fois !

On doit tout cela à Don Siegel, qui aime bien faire jouer Clint et qui n’a pas fait que de bonnes réalisations. Pourtant il aurait inspiré le passage de l’acteur derrière la caméra.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_sh%C3%A9rif_%C3%A0_New_York

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