Avis. Sissi, la douleur et la liberté. Documentaire. Trierweiler Vs Romy Schneider. Résumé. (2019) 5.5/10

Temps de lecture : 3 minutes

(vu sur Arte replay)

Comment appeler cet exercice ? Un documentaire ? Un biopic fiction ? Un docu-fiction ? Une biographie romancée ?

Le principe est de nous présenter une Sissi en chair et en os et qui prend ses aises devant nous. Une sorte de Sissi ordinaire, décontractée autant qu’elle le peut. Et qui n’a donc pas à se soucier de son image publique.

Mais on n’en est pas encore à nous montrer une Sissi dans son intimité. Il vaut mieux d’ailleurs car on traite surtout de la Sissi vieillissante et encore plus refermée sur son quant-à-soi.

Les intervenants rejettent, dans un large consensus, le parallèle avec la Sissi légendaire de cinéma. Un expert dit même qu’elle est opposée en tous points à ces images sirupeuses. Tout ce qui paraît positif, quand c’est porté par Romy Schneider, est en fait négatif. Et le mauvais l’emporte sur le bon.

Pour que l’on ne sombre pas dans la neurasthénie, une intervenante peu regardante, tente de la sauver ainsi à la fin : elle aurait été en avance sur son temps. Elle pourrait passer de nos jours pour une rebelle emblématique. Elle aurait les honneurs de la presse people.

Et c’est bien cela le problème. Tout dans ce personnage montre l’égoïsme de classe, l’individualisme, l’absence de prise de conscience de ses responsabilités, la vacuité profonde, le fanatisme du paraître, le goût de la provocation stérile, le refuge dans l’ésotérisme de pacotille. Autant de « qualités » qui en effet en font un bon sujet de tabloïd. On pourrait même donner des noms contemporains.

Sissi n’est pas la gentille rebelle de cinéma qui aurait su déjouer les pièges de la cour, qui aurait aéré les rituels monarchiques et qui aurait même facilité la réconciliation austro-hongroise.

Non c’est plutôt une arriviste intrigante qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez.

Telle une Valérie Trierweiler, ce fut la « wrong woman in the right place ». Une petite personne seulement préoccupée par son égo et qui n’avait aucune compréhension de son rôle réel, ni de la chance qui lui était accordée.

Des « pas grand chose », qui ont eu un moment les faveurs d’un monarque ou d’un président, et qui se souciaient très peu de ces éminents personnages.

Miroir, mon beau miroir…

La seule chose qui comptait pour elles c’était la personne en face d’elles, qu’elles voyaient dans le miroir. Sissi passait d’ailleurs 4 heures par jour à se faire coiffer. Il faut vraiment s’aimer pour passer tant de temps face à soi.

Elles se permettaient, comme elle, des caprices stupides et des colères « inappropriées », pensant même que ce prurit infantile couvait une grande cause à défendre.

Elles se fichaient complètement du système qu’elles ne comprenaient absolument pas. Pas par anarchisme raisonné mais par simple paresse.

Non seulement elles n’apportaient aucune solution aux problèmes, qu’elles croyaient bon de révéler parfois, mais encore elles contribuaient à le plomber de l’intérieur ou de l’extérieur, pour leur seule satisfaction personnelle. Aucune remise en cause, juste le soucis de faire du mal pour évacuer les tensions.

La polémique assassine pour un président dont on présume la fibre sociale, sur les « sans-dents » est la preuve manifeste de la volonté de nuire à bon compte.

Et telle une enfant, une fois qu’elle était lassée de son jouet, elle le jetait sans ménagement. Et quand elle a été enfin mise de côté, elle a craché allégrement dans la soupe. Des féministes passablement abruties ont même pensé que ce type de misanthrope narcissique partageait le même combat qu’elles !

On n’a plus le droit de dire que l’une et/ou l’autre n’étai(en)t qu’une (des) conn… de nos jours. Je m’en garde bien, surtout avec ces furies procédurières. C’est dommage car l’appellation veut bien dire quelque chose de synthétique et profond. Et en un seul mot, ce qui est bien pratique.

  • On se bat encore de nos jours courageusement contre l’esprit du délit de blasphème, mais il faudra aussi qu’on s’en prenne à celui de lèse-majesté, lorsqu’il protège outrageusement des “éminences” médiatisées.

A la fin de ses jours la « grande » Sissi a déserté Vienne et son empereur de mari. Elle s’est réfugiée en Grèce ; à l’étranger, alors que l’Empire était sérieusement menacé ! Elles s’est adjoint les services de son complice de coeur Arvid (Alexander von Warsberg), pour y construire un palais néo-antique avec l’argent de l’État. L’Achilleion de Corfou fut une désastre financier et une sinistre fantaisie.

Elle vivait dans son nuage, mais cela ne l’a pas empêcher d’être très terre à terre. Elle a planqué sa fortune à l’étranger. On fait mieux dans les devoirs que l’on doit à son peuple et dans la confiance dans l’Empire que doit gérer son mari. Je suis sûr que de nos jours elle aurait encore vendu ses mémoires putrides pour se faire du blé et de la notoriété. Comme l’autre.

Juste avant d’être assassinée, cette femme fondamentalement faible et inutile était passée à la cocaïne. Ne souhaitons ni l’un ni l’autre à la contemporaine.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_de_Wittelsbach

Avec son Arvid, Alexander von Warsberg

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