Avis. Stargate, porte des étoiles – Kurt Russell – Résumé. (1994) 3/10

Temps de lecture : 3 minutes

Quand les gros sabots (Rangers en fait), piétinent les confins de l’univers.

La mise en place est tranquille et pas si mauvaise que cela. On note au début, un understatement de bon aloi. Mais les choses se gâtent rapidement.

Des militaires corsetés, le doigt sur la couture, s’en mêlent. On sent que le scénario va faire des courbettes devant le drapeau américain. La cavalerie est appelée au secours, comme d’habitude. Comme si les citoyens de là bas avaient besoin qu’on les rassurent, quant à la suprématie de leur défense. Et à leurs « valeurs ».

Et c’est l’inévitable salle de contrôle du genre NASA. Avec des forcenés du clavier et bien entendu un geek-égyptologue (James Spader) qui voit les choses différemment et qui est lui dans le vrai, seul ou presque contre tous.

La Porte des étoiles (Stargate) est bien entendu faite dans un métal inconnu (entendez que c’est du travail d’ET). Pour permettre le passage, elle demande à interpréter un code si sophistiqué que personne n’a pu comprendre son sens, en deux ans de travail.

Spider, le nouveau venu, devine lui immédiatement que c’est une adresse très lisible dans le ciel, avec un point d’origine sur terre pour y arriver. C’est le pied de nez habituel contre la science « officielle ». Démagogie quand tu nous tiens !

Un des dessins, correspond manifestement à la constellation d’Orion. Ce qui est curieux d’ailleurs, puisque ces ensembles sont des choix arbitraires d’étoiles, qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, et dépendent essentiellement d’un point de vue et non pas des structures réellement liées. Ce qui n’est pas terrible pour des coordonnées réellement universelles. Bref passons, ici sur terre, c’est plié, on va pouvoir voyager.

Le jeune chercheur, avec quelques militaires mal dégrossis et un colonel taiseux (l’antipathique Kurt Russell, un pro-gun et sans doute un pro-Trump), partent pour la grande expédition. On pourrait recruter du plus sérieux, pour une expédition à forte teneur scientifique. Ils emportent même avec eux une mini bombe atomique, des flingues et tout le toutim. On fait mieux quand on voyage relax, dans un esprit de découverte. Dans ces films défouloirs, il ne faut pas de discours mais de la castagne. On s’équipe en conséquence.

En quelques secondes, ces gars lourdement armés, font ce voyage de 9 milliards d’années lumière. On connaît cela dans La Mouche (The Fly) et donc leurs atomes sont téléportés. Ne me demandez pas les détails.

Ils se retrouvent comme par hasard dans une atmosphère parfaitement respirable. Ils rencontrent rapidement des habitants de là bas. Ils sont habillés comme le seraient des hommes du désert un peu crasseux, et bien de chez nous. L’atmosphère, avec ces soldats équipés de fusils d’assaut qui patrouillent au sein de ces peuplades autochtones, fait fichtrement opération Tempête du désert en Irak. La musique façon Laurence d’Arabie conforte qu’on est bien plus ou moins par là bas.

On note la même approche en conquérants, toute aussi méfiante et hautaine, que paternaliste. Il y a même la distribution de cigarettes (à un jeune) et de chocolats (à un animal qui pue de la gueule – dixit) qui est un vieux rituel des armées.

Nos gars visitent la planète avec des préjugés de touristes du middle west, en vacances sur les vieux continents.

Et comme nos GI’s semblent tout aussi bornés et limités (pour ne pas dire cons) on ne s’étonnerait pas que cela se termine à la Abou Ghraib. Les amerlos ne seront pas dépaysés.

Et on retrouve toutes les conventions du genre, avec un sérieux air de déjà vu. La belle fille du village qui a forcément envie de se caser avec l’arrivant. La médaille égyptienne du Geek qui fait que les villageois se prosternent devant leurs nouveaux dieux…

C’est la conscience étriquée face aux espaces infinis. Les sous-doués dans les étoiles. Il faut se pincer pour y croire.

Le moindre astronaute a une révélation relativiste quand il s’éloigne à 400 kilomètres de la terre. Et cela arrive même aux cosmonautes.

Et là nos gars, qui se comportent comme des ânes, n’ont pas le moindre émoi, pas la malheureuse prise de conscience. A 90.000.000.000.000.000.000 de kilomètres (milliards de milliards), rien !

Il n’y a pas même de problématique d’espace-temps là derrière. Les confins de l’univers sont quand même au début des temps. Einstein, reviens !

Je pense que c’est un bon exemple de ce qu’on appelle la connerie sidérale. Les soldats sont juste obéissants et pressés de rentrer chez eux. Les bons militaires sont comme les mauvais scénaristes et ne doivent jamais réfléchir par eux-mêmes. Kubrick, reviens !

C’est consternant ! Après 45 minutes, j’ai vu le reste en accéléré. Et même à 6x plus vite, cela n’en vaut vraiment pas la peine.

J’ai été obligé de me rafraîchir les oreilles avec Astronomy Domine des Pink Floyd.

Je ne suis pas si regardant quant au prêchi-prêcha sur le « sauvez laPlanète ».  Par contre pour l’Univers, je suis intransigeant. Les blocs-busters, ôtez vos sales pattes de là !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Stargate,la_porte_des%C3%A9toiles

Kurt Russell
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