Avis. Thierry la Fronde – Jean-Claude Drouot – Résumé. (1963-66) 6/10

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Ah les années 60 !

Messire machin…

Jean-Claude Drouot incarne un justicier délicat. Il en est presque féminin par moment. En tout cas on est loin du très mâle Roger Moore dans Ivanhoé, une série de la même époque qui me plaisait bien.

Notre mini Robin des bois est foncièrement imberbe et gracile. A bien y regarder on dirait un enfant. Et comme a priori, il ne se bat qu’avec une fronde ou une épée de bois, cela conforte qu’il est un héros pas trop dangereux, auquel peuvent s’identifier les petits.

Et s’il a un penchant pour Isabelle, cela semble éminemment platonique. On dirait des camarades de classe.

La bande de gentils qu’il a réuni est bigarrée, mais fidèle et fiable. Les méchants sont forcément fourbes et méprisables.

Il y a certes en filigrane une vague réminiscence de la Résistance contre l’oppresseur allemand. Mais on peut y voir aussi une rengaine bien à la mode alors, le petit peuple contre les nantis. Thierry la Fronde est fondamentalement un redistributeur.

Il s’agirait alors d’un avatar de cet indécrottable esprit de lutte des classes, qui parasitait la création TV en général, et qui a laissé des traces jusqu’à maintenant. C’est plus flagrant chez d’autres comme Stellio Lorenzi.

Il semblerait que ceci ait été la résultante d’un compromis entre le Général de Gaulle et les communistes. Il leur aurait cédé cette partie de la R.T.F, en échange d’une certaine paix, tout en gardant un œil vigilant.

Nous, on comprenait le côté libérateur du personnage comme le droit tout simple de regarder la télévision. Personne n’aurait songé à nous interdire ce rendez-vous rituel, pseudo-culturel. Il n’y avait là aucune base historique sérieuse.

Les situations et les dialogues ne sont pas dépourvues d’un certain humour.

C’est vrai que gosse, on aimait assez cette série. Mais nous les garçons, on appréciait davantage de virilité comme dans Ivanhoé je l’ai dit. Mais on pouvait aussi se laisser aller à Rintintin et Rusty (The Adventures of Rin Tin Tin). Les filles rêvaient au capitaine Troy, dans Aventures dans les îles. J’aimais bien son bateau.

En fait, il n’y avait pas grand-chose d’autre dans cette télé en noir et blanc.

Le créateur de la série Jean-Claude Deret est le père de Zabou Breitman, une toute petite alors, qui joue mignonnement dans un épisode. Sa mère est l’actrice Céline Léger (la fadasse Isabelle, qui ne joue pas très bien la copine de Thierry la Fronde).

Le générique fameux est du à Jacques Loussier. Lequel a fait par la suite swinguer la musique classique (qui ne demandait que cela) avec Le Trio Play Bach.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_la_Fronde

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