Avis. Villa des Cœurs Brisés – Résumé. (2021…2015) 3/10

Temps de lecture : 5 minutes

Comme, on peut se tromper sur les intentions des créateurs, je préfère vous en donner la version officielle TF1

  • Depuis 5 saisons déjà, des cœurs brisés s’envolent aux quatre coins du monde : Mexique, République Dominicaine ou Saint-Martin. Accompagnés par Lucie Mariotti, la célèbre love coach, des anciens candidats de télé-réalité, déçus en amour vont tenter de résoudre leurs problématiques amoureuses, plus complexe les unes que les autres. Chaque semaine, ils suivent les coachings de Lucie et rencontrent des prétendants venus spécialement pour eux. Logés dans une luxueuse villa, la cohabitation entre les cœurs brisés ne sera pas de tout repos. Entre histoires d’amour, clashs et trahisons, leurs nerfs seront mis à l’épreuve. Mais tous ont un unique espoir : résoudre leur problématique. Cap sur la Corse pour une saison 6 inédite.

Ce que j’avais perçu lors de brèves incursions, c’était que des couples, qui semblent fabriqués de toutes pièces, se forment, se déforment, se réforment, se reforment… et puis s’en vont.

Mais « on » m’a dit qu’en fait c’était une sorte de coaching de gens qui ont une « problématique » et que ce n’est pas forcément un marché de la seconde chance amoureuse, pour ces pauvres coeurs brisés. La découvert d’un(e) heureux(se) élu(e) ne serait pas indispensable. Bon d’accord, moi je veux bien…

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Attention c’est un spectacle, pas une réalité à laquelle on doit croire dur comme fer. Ce qui n’empêche pas des jeunes et des moins jeunes d’y chercher des modèles. Voilà comme les choses sont, voilà donc comme je dois être.

Il y a de grands biais à la base.

C’est filmé en long et en large et fait l’objet de prises multiples. Où peut donc se cacher le naturel et l’intimité qui sont à la base du couple. Je doute que votre couple à vous, vous qui me faites l’honneur de me lire, résiste à une telle exposition publique. Imaginez vous dans un grand bocal transparent au centre de votre cité.

Les « acteurs » cherchent-ils vraiment une histoire de coeur, des relations furtives, ou tout simplement un cachet et de la notoriété ? La combinaison de cet ensemble donne d’étranges résultats.

Les passions supposées sont canalisées en fonction des besoins de la prise de vue. Et comme on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, mêmes les révoltes diverses – y compris celle mises en scène contre la production elle-même – font l’objet d’un traitement scénaristique.

Une coach veille au grain. D’après le peu que j’ai vu, elle a plus des fonctions de police des mœurs et de la pensée, que de réelle aide psychologique, au sens clinicien du terme.

A moins que la psychologie clinique ne soit réduite à des « tu penses que c’est bien ?» « tu ne penses pas que c’est mal ?» « fais comme tu le sens ». C’est le mirage classique de la résolution des problèmes, quasi instantanément, par un coup de baguette magique.

  • Ils nous ont aussi fait le coup avec cette Super Nanny télévisuelle sévère qui remet de l’ordre dans les familles qui partent en sucette, avec juste quelques mots d’ordre.
  • Les désensorceleurs du bocage normand ne faisaient pas autrement que ces « coachs » de toutes sortes, avec leur fonction de regonflage des forces vives défaillantes.

A noter qu’il ne faut jamais remettre en cause notre gourou rafistoleuse de coeurs, sinon elle vous défonce en brandissant un cordon signifiant l’exclusion.

Avec cette possibilité d’ostracisme le plus arbitraire (son intuition), où la ficelle remplace le coquillage, on est bien dans la mécanisme sectaire.

Elle a trop à perdre dans cette histoire, avec cette publicité permanente flatteuse qui lui ait faite. D’où ces réactions brutales et peu conformes à la neutralité qu’on attendrait d’un praticien officiel, à qui elle aimerait tant être assimilée.

  • Lucie Mariotti, tenante du titre « love coach », mérite qu’on s’y arrête, car c’est le pilier de l’affaire et sa bien faible caution. Elle jouit qu’on la flatte.
  • Elle a bien assimilé les bénéfices qu’elle peut tirer de la confusion entre un réel secours psychologique, qui serait plutôt du côté d’une psychologue diplomée – qu’elle ne semble pas être (je n’en ai retrouvé aucune trace) – avec ce qui n’est qu’un vague coaching de soutien.
  • Ce hors piste n’est ni balisé, ni réglementé et qui permet donc toutes les fantaisies. Pas mal de charlots, incapables de suivre des études, se sont engouffré dans ce genre de brèches.
  • Officiellement, tenez-vous bien elle revendique ce flou artistique : « mes coachings et mes ateliers ont une orientation psycho-spirituelle, et qu’ils sont menés par mon intuition.».
  • On trouve quand même dans sa présentation officielle des mots litigieux : « guérir » « outils thérapeutiques »
  • D’ailleurs elle pourrait se dispenser de toute formation puisqu’elle affirme « je suis née coach »
  • Et comme cette activité lucrative ne suffit ,elle est prête, moyennant finances, à vous former comme coach répandant la bonne parole, dans une même démarche, comme le montre son propre site https://www.luciemariotti.com/
  • Bienvenu aux gogos de toutes sortes !

  • Le gourou est omniscient et omnipotent. On peut aussi compter sur l’omerta généralisée. La prod’ a une main mise absolue, ce qui lui permet d’empêcher de raconter ce qui se passe vraiment. Les dictateurs en rêvent. Ici c’est contractuel avec des pénalités décourageantes.

On ne sait plus très bien si la règle de l’harmonie en ménage, vue de là bas, repose sur l’attirance des contraires ou des semblables. Les fusions sont plutôt dictées par un choix préalable de certaines combinaisons et donc par un casting savant. X ira avec Y comme le veut la société du spectacle. Cela ressemble à feu le « mariage arrangé » ou le « mariage de raison ».

Le conformisme est absolu tant dans les propos que dans les présentations. Il se niche jusque dans la façon dont les barbichettes obligatoires sont taillées ou dans ces affreux gonflements de lèvres et de seins.

On ne comprend pas très bien les affinités, dans ces combinaisons de rapprochements et d’éloignements, au grès des épisodes. Par exemple, les activités réelles des protagonistes ne sont pas clairement évoquées. En tout cas hormis le « j’aime » « j’aime pas » ou « untel est sincère ou non », on n’apprend pas grand-chose. Le ressort classique du spectacle tient dans un zeste d’indignation. Un(e) méchant(e) est régulièrement exposé(e) puis sacrifié(e).

Il n’y a pas grand-chose à rajouter. Chaque spectateur fait son choix. Soit qu’il s’imagine lui aussi faisant partie du show, soit qu’il pense que son dieu ou sa déesse télévisuel(le) mérite une dévotion à distance.

Dans ce jeu de rôle permanent, des personnages se détachent et prennent un certain leadership, découlant d’un supposé charisme. Mais comme dans toutes meutes, on verra des rivalités pour le pouvoir (et les mâles ou les femelles?) – D’autres resteront dans la majorité silencieuse. Des alliances se font. Et c’est bien utile puisque ce qui compte c’est de réaliser la doxa qui s’imposera à tout le monde.

A noter qu’on a quand même là des unions hors sols commanditées pour les besoins d’un spectacle. Mais comme il est question de relations sexuelles et autres, on en vient à se demander, si ce jeu qui rapporte n’est pas une sorte de proxénétisme détourné.

Les comédiens-prestataires sont dans le bocal, tentant de surnager, mais les véritables bénéficiaires sont ces intermédiaires des sociétés de production, de mèche avec le public.

Oui je sais, j’en fais des tonnes, pour quelque chose de somme toute assez véniel, qui pourrait se regarder au second degré sans se prendre la tête. Mais comme « la petite » n’arrive pas à décoller de son récepteur, se demandant ce qu’il va advenir de « son » simiesque Jonathan – un redoutable concurrent, autant pour eux que pour moi – , je me venge secrètement.

https://www.tf1.fr/tfx/la-villa-des-coeurs-brises

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