Basic instinct (1992) 5/10 Sharon Stone, Michael Douglas

Temps de lecture : 4 minutes

(illustration de M Gros Etienne https://www.etiennegros.com/) Etienne Gros (https://bit.ly/3fGBAI7)

Racoleur, surfait et daté.

Un film de Paul Verhoeven devenu légendaire… mais pour quoi au juste ?

Ah si, il y a cette scène culte, où la sculpturale Sharon Stone, nous montre fugacement son petit triangle pubien ! Rien de bien net pourtant. Le commentaire d’après, nous fait comprendre que cet endroit sombre, était dépourvu de culotte. Comme quoi, cela tient à peu de chose. Juste une suggestion.

On en voit nettement plus dans L’Origine du Monde de Gustave Courbet. Un tableau qui ne fait pas monter ma température.

28 ans après, l’émoi n’est donc plus ce qu’il était. Il est temps de s’intéresser au reste.

Ce thriller commence par un crime sauvage. Une blonde à cheval sur un gentil monsieur, nous montre son joli dos et ses mignonnes petites fesses. La danse ne prête pas à confusion.

La chaleur monte. Elle ficelle les membres du candidat à l’extase. Il la laisse faire, s’attendant à une félicité hors norme.

S’emparant du pic à glace qu’elle avait préparé près du lit, elle le larde de coups de couteaux. Epectase ? Tu parles ! Il aurait préféré la force tranquille de gentillets câlins coquins. Pas de chance, il a été puni pour de vrai !

Réflexion personnelle : à mon humble avis, tous ces gadgets en amour, sont faits pour les endormis. Dans le sexe, les paramètres extérieurs sont peu nombreux, l’essentiel vient de l’intérieur. Si vous vous lancez dans les combinatoires, les objets, les liens, cela risque fort de se transformer en pathétique gymnastique. Cela dit, chacun fait ce qu’il veut, je n’ai aucunement envie de m’en mêler.

Le film est sous-tendu par une ambiance sado-maso, qui colle bien avec le crépuscule punk des années 90.

Déjà, notre marmoréenne bombasse « façon Praxitèle », fait tout pour être inaccessible. Cette BC-BG se dérobe en permanence, ce qui crée une forte frustration.

  • Réflexion personnelle : Certaines personnes trouvent du désir dans cette retenue extrême, les autres vont voir ailleurs, sans regret. En fait, ces ralentisseurs sont rarement de bonnes affaires. Cette illusion du bonheur dans l’attente, ou cet espoir de réveil de déesses endormies, c’est fait pour les insatisfaits, les timides ou les calmes de la chose. Mais là aussi, chacun fait ce qui lui convient. Surtout si vous avez le temps d’attendre.
  • Je me permets de rajouter aussi, que les blondes hautaines et glaciales, par définition sont plutôt des tue l’amour. Je ne comprends pas ce fantasme à contresens, qui égare certains hommes.

L’enquête commence. Dans la famille Douglas, le fils, est un inspecteur à problèmes. Cet ancien alcoolo trimbale des casseroles, dont des homicides par accident.

  • Je n’ai jamais trouvé Michael Douglas très à l’aise dans cette œuvre. D’une manière générale, il me semble toujours un cran en dessous de Kirk.

Rapidement les soupçons s’orientent vers Sharon, la compagne de jeux sexuels du défunt.
Cette riche veuve qui ne pense qu’à ça, est aussi écrivain (vaine) de romans policiers.

Ce qui n’arrange rien, c’est que les histoires qu’elle raconte, ressemblent comme deux gouttes d’eau à de vrais crimes répertoriés, dans ces lieux. Ce dernier meurtre est même la trame précise du roman qu’elle est en train de terminer.

Il n’y a pas à tortiller. Soit elle est impliquée, soit un lecteur s’inspire de ses écrits.


Et tout le film finit par se perdre dans cette éternelle équation de cinéma facile. Si on pense que le coupable est A alors c’est forcément B. Mais comme justement c’est trop évident, ce pourrait être quand même A. C’est là bien sur qu’intervient C… et ainsi de suite jusqu’à la dernière image du film.

Et comme A B ou C ont des silhouettes approchantes et peuvent porter des perruques, tout est possible.
Le scénariste n’y va pas avec le dos de la cuiller. Je n’ai pas compté mais il y a peut-être une dizaine de ces changements de direction. La baballe rebondit un peu trop. Médor risque de se lasser.

  • Ce procédé m’agace prodigieusement. Mais il paraît que cela plaît tout de même encore. L’enquête du spectateur tenant plus du jeu de probabilités que de la réflexion, il peut gagner par hasard et s’en sentira quand même flatté. Je te l’avais dit !

D’ailleurs les indices collectés reposent sur trois fois rien. L’ADN n’était pas encore dans les mœurs. Mais ils auraient pu faire quand même un petit effort.

Pour tenter d’épicer l’intrigue, la romancière Sharon Stone est supposée mettre en scène l’inspecteur Douglas, dans son prochain livre. L’idée c’est qu’en le charmant, elle puisse le diriger à l’endroit exact où elle veut le mener. Il s’agit de le déstabiliser pour lui faire porter le chapeau.

Et effectivement un concours de circonstances malencontreux, fera que de sérieux doutes se porteront à sur lui. Quand le hasard se permet d’intervenir autant dans un film, c’est qu’il y a une sérieuse panne d’imagination.

En plus de A, B, C on se trouve maintenant avec D. Le « qui manipule qui » ou « manipulera bien, qui manipulera le dernier », est un autre de ces artifices benêts.

Voili,voilou. Sans doute un film qui faisait parler dans les chaumières à l’époque. Mais en réalité une production assez racoleuse et qui n’a rien d’intemporel.

Le confinement rend-il mauvais ?

– Etienne Gros (https://bit.ly/3fGBAI7)

(illustration de M Gros Etienne https://www.etiennegros.com/)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Basic_Instinct

Michael Douglas
Sharon Stone
George Dzundza
Jeanne Tripplehorn
Denis Arndt

Etienne Gros (https://bit.ly/3fGBAI7)

Giuseppe Arcimboldo en prend un coup sur la patate.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Arcimboldo

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