John Wayne à 38 ans est en plein perfectionnement de son personnage. Ici, il joue avec un grand talent.
Comme Gabin et d’autres, l’acteur fera ses gammes tout le long de sa vie avec les déclinaisons de cette image de grand dur au coeur tendre.
Son caractère trempé, son physique de sportif, son sourire ravageur, son intelligence, son humour et sa modestie (feinte?) lui assureront un succès inégalé.
Ici ce n’est pas forcément le plus musclé qui gagne, c’est plutôt le plus « smart ».
Mais, Wayne ne dédaigne pas la force, si le dialogue ne suffit pas.
Il est Républicain, il ne s’en cache pas. Et en effet cela se voit. Il ravira ce peuple US avide de story-telling, sur sa supposée destinée. Avec pour point de départ, la triomphante ruée vers l’Ouest. Pas celle de Chaplin…
Les Grecs avaient l’Iliade et l’Odyssée. Les Américains tablent sur la filmographie de John Wayne.
Le duo amoureux qu’il forme avec Ann Dvorak est subtil et vraiment passionnant.
Il est en rivalité amoureuse et professionnelle avec l’autre grande figure masculine, interprétée par Joseph Schildkraut. Le tout se fait dans la finesse, à fleuret moucheté.
Les dialogues et les situations sont de qualité.
L’histoire n’est qu’un prétexte à des échanges magnifiques.
On ne s’embarrassera donc pas des invraisemblances :
- – Non, une fois pour toute, ce n’est pas en apprenant honnêtement le métier de joueur, qu’on fait fortune avec le jeu.
- – Non, le tremblement de terre de San Francisco n’est pas survenu juste quand il fallait, là où il fallait, pour corser cette histoire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_de_San_Francisco

C’est pas la vie en rose, ça ?