Pas mal de formes d’expressions artistiques sont galvaudées quand elles tentent de rameuter un trop large public… et qu’elles sentent si fort les billets verts.
- C’est le cas de la science-fiction, qui au cinéma tend trop souvent vers le space fantasy et/ou le space opera. Ces ballets galactiques dopés aux effets spéciaux n’ont guère d’intérêt. On est tout au plus dans le registre de la distraction de foire. Alors que la SF, qui décrit un monde futur, sans qu’il y ait de limites à l’imaginaire, devrait plutôt nous faire penser.
Big Fish est du genre « fantastique ». Une catégorie qui est fortement massacrée également. On en fait une mauvaise guimauve dans le style pseudo-poétique et gnangnan. Qui plus est, ce procédé est étrangement répété, quasi de la même manière, de film en film, comme si c’était devenu une vérité première. Les codes conformistes ne changent pas d’histoire en histoire. Navrant !
Etrange comme cette lassante façon de faire bénéficie de l’indulgence des médias. Agiter le terme « poésie » et tout le monde applaudit ; alors même que ces concepteurs s’assoient dessus. Franchement débile !
Je ne comprends pas qu’on puisse penser qu’on ait encore envie de voir de tels navets.
Les « monstres » qu’on nous fourgue ici n’arrivent pas à le cheville de ceux du détonnant « freaks » La Monstrueuse Parade de Tod Browning (1932), qui lui a le don de nous remuer.
L’idée est basique. Comme il se doit pour le public de malcomprenants auquel il s’adresse.
Un vieux en train de mourir nous fait part de sa vie fantasmée. Il tient bien sûr le beau rôle dans ce stupide monde de conte de fée à la Disney.
Le film est donc divisé en séquences, qui sont autant de sketches. Ces parties sont inégales dans la forme et la durée. C’est assez brouillon et peu captivant.
Je ne rentre pas dans les détails. Vous trouverez cela sur cette page si le coeur vous en dit :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Fish_(film)
Une bluette tente de mettre une colonne vertébrale dans ce pitoyable géant mou.
Ewan McGregor joue le personnage principal, quand il était jeune. C’est à dire qu’il est en charge de montrer le parcours aventureux de celui qui va mourir dans son lit.
Il s’éprend de la femme de sa vie, sur un simple et irrévocable coup de foudre. La vierge blonde mythifiée est Alison Lohman, quand elle est gamine et Jessica Lange, quand elle prend de la bouteille. On nous fait le coup du « parcours du tendre » et des épreuves avant de pouvoir conquérir pleinement la nunuche. C’est bête à pleurer. Une histoire ultra conformiste qu’on trouve dans la plupart de mauvais films américains.
Tout le récit est parasité par cette surcharge d’émotions de piètre qualité. C’est de l’instinctif et du peu abouti.
Tim Burton s’est chargé de ce pensum, alors que c’était Steven Spielberg qui était prévu. Je ne pense pas qu’il aurait pu faire beaucoup mieux avec un tel scénario. D’où sa fuite, vers le très bon Arrête-moi si tu peux ?
Une fois de plus la critique a été en dessous de tout en jetant des fleurs ce sous-cinéma et en se compromettant de ce fait à cette opération commerciale.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Fish_(film)


- Ewan McGregor
- Albert Finney
- Billy Crudup
- Jessica Lange
- Helena Bonham Carter
- Alison Lohman
- Marion Cotillard
- Danny DeVito
