Boudu sauvé des eaux. Renoir réalisateur inégal. Michel Simon. 7/10

Temps de lecture : 2 minutes

J’ai un problème avec Jean Renoir. Je n’aime pas trop son personnage et son cinéma.

Mais il faut bien dire que ce Boudu sauvé des eaux de 1932, sort du lot.

Ce scénario est basé sur une pièce de théâtre efficace. Et avec de surcroît un grand acteur comme Michel Simon, il était difficile de se louper. Et c’est plutôt bien filmé.

Cette histoire de clochard arraché au suicide par noyade, ne manque pas de sel. L’affaire devient intéressante quand ce bougre fruste et sympathique réussit à se faire héberger chez une bonne pâte. Belle revanche du sous-prolétariat.

Son sauveteur-hébergeur bourgeois est un grand naïf. Charles Granval est prêt à pardonner beaucoup à son prochain. Sa femme, c’est tout le contraire ; une méfiante congénitale, un peu mégère.

Ce sacré Boudu finit par séduire la patronne et la bonne. Il n’en fait qu’à sa tête. Il incarne à sa manière le bon sauvage qui refuse les contraintes de la civilisation et qui peut vivre heureux avec trois fois rien.

Les deux femmes de l’histoire, Marcelle Hainia et Sévérine Lerczinska, sont bien vivantes et arrivent facilement à leurs fins. Elles n’ont pas besoin qu’on leur fasse des leçons de féminisme.

Boudu fait le tour des principales facettes de la respectabilité ; sans grand talent et sans grande conviction. Il aura un beau costume à carreaux et on le mariera même.

Décu, il retournera précipitamment à ses oripeaux de misère, sa mendicité orgueilleuse et à son célibat fondamental ; de quoi lui rendre un large sourire rousseauiste.

Mine de rien, on vit encore avec ces a priori simplistes. “Heureux les pauvres en tous genres…” nous serinent les paumés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boudu_sauv%C3%A9_des_eaux

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire